Youssouf Daba Diawara, dirigeant de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), a été libéré sous condition ce vendredi 4 octobre, après avoir été condamné à deux mois de prison avec sursis par le tribunal de la Commune V de Bamako. Cette décision intervient dans un contexte de tension entre les autorités maliennes et les partisans de l’imam Mahmoud Dicko.
Diawara avait été poursuivi pour « opposition à l’autorité légitime » suite à sa participation à une manifestation non autorisée en juin 2024. Cette mobilisation, organisée par la Synergie d’Action pour le Mali, protestait contre les coupures d’électricité et réclamait l’organisation rapide d’élections. Malgré sa libération, les avocats de Diawara jugent la condamnation infondée, estimant que son rôle dans la manifestation n’aurait dû entraîner qu’une simple contravention.
Les défenseurs de Diawara se disent satisfaits de sa libération, mais dénoncent le caractère « politique » du procès. Ils critiquent également son arrestation, survenue plus d’un mois après la manifestation, par des agents armés non identifiés, qualifiant cette méthode de harcèlement.
Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali et figure clé du mouvement ayant contribué à la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), est aujourd’hui un critique farouche des autorités actuelles. Bien qu’exilé en Algérie, il demeure une figure emblématique pour de nombreux Maliens aspirant à un retour à la gouvernance civile.
En mars 2024, le gouvernement malien a dissous la CMAS dans le cadre d’une répression accrue des mouvements politiques dissidents. Depuis, plusieurs dirigeants de l’opposition et figures de la société civile ont été arrêtés, y compris les 11 leaders politiques membres de la « Déclaration du 31 mars », toujours incarcérés pour avoir demandé le rétablissement de l’ordre constitutionnel.
La condamnation de Diawara reste entourée de zones d’ombre, notamment en l’absence de publication du verdict écrit. Pour ses partisans, cette décision constitue un avertissement à l’encontre de ceux qui souhaiteraient suivre les traces de l’imam Mahmoud Dicko.