Le 16 septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger se sont réunis pour former l’Alliance des États du Sahel (AES), marquant ainsi un tournant majeur dans leur coopération régionale. À l’occasion du premier anniversaire de cette alliance, le Colonel Assimi Goita, président de la transition du Mali, a prononcé un discours important à destination des populations du Sahel.
Il a rappelé l’importance historique de cette date, marquée par la signature de la Charte du Liptako-Gourma, qui a formalisé la création de l’AES. « Ce jour-là, nous avons franchi une étape décisive en resserrant les liens entre nos trois nations », a-t-il déclaré.
L’AES a vu le jour après le coup d’État de juillet 2023 au Niger, qui a renversé Mohamed Bazoum sous la direction du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), mené par le général Abdourahamane Tiani. Ce bloc est perçu comme une réponse directe aux menaces d’intervention de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. L’objectif de l’AES est de renforcer la coopération sécuritaire entre les trois pays face à l’insécurité qui sévit dans leurs régions frontalières.
Le Colonel Goita a exprimé sa satisfaction quant aux progrès réalisés dans ce domaine, affirmant que « nos forces de défense ont réussi à affaiblir de manière significative les groupes terroristes, contribuant ainsi à une plus grande stabilité ».
Lors du sommet de l’AES, tenu le 6 juillet 2024, un traité officialisant la création de la Confédération des États du Sahel a été signé, avec Goita désigné à la tête de cette entité pour une durée d’un an, marquant une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée.
En janvier, les trois membres de l’AES ont décidé de se retirer de la Cédéao, reprochant à cette institution d’être influencée par des puissances extérieures, notamment la France. Malgré les tentatives de médiation menées par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le Burkina Faso, le Niger et le Mali ont maintenu leur position ferme.
Le président malien a également plaidé pour une coopération renforcée en matière diplomatique et de développement. « Il est temps de concrétiser notre vision à travers des projets concrets pour le bénéfice de toute la région », a-t-il souligné.
Parmi les mesures phares annoncées, la mise en place d’un passeport biométrique vise à faciliter la mobilité des citoyens au sein de la Confédération. En outre, la création d’une banque d’investissement et d’un fonds de stabilisation est prévue pour soutenir l’intégration économique. Le lancement d’une chaîne d’information commune et de projets dans les domaines culturel, sportif et éducatif fait également partie des priorités pour renforcer l’unité régionale.
Enfin, le Colonel Goita a lancé un appel à une solidarité accrue entre les États membres afin de transformer la région en un modèle de prospérité pour l’ensemble du continent africain. « Nous devons continuer à tisser des liens de coopération solides pour bâtir un avenir prospère pour notre région », a-t-il conclu.