Dans le cadre du troisième Forum Panafricain, baptisé Africans Rising, un nombre impressionnant de jeunes leaders africains, animés par le rêve de libérer le continent de toute forme de domination, se sont rassemblés ce vendredi 30 août 2024 au Fort de Cape Coast, au Ghana. Cet ancien comptoir colonial fortifié, situé sur la côte du Golfe de Guinée, est un lieu lourdement symbolique : il fut un des principaux points de rassemblement des esclaves avant qu’ils n’entament le tristement célèbre « voyage sans retour » vers les Amériques et les Caraïbes. Cette visite marquante visait à honorer la mémoire de leurs ancêtres, victimes de la traite négrière, et à se mobiliser contre les nouvelles formes de domination et d’exploitation auxquelles le continent est toujours confronté.
Ces jeunes leaders et activistes, venus de toutes les régions du continent africain et de la diaspora, portaient un même idéal : l’unité pour la libération de l’Afrique. Malgré la diversité de leurs langues, cultures et origines, leur credo commun était clair : unir les forces de tous les fils et filles du continent et des États africains pour former un front uni face aux menaces et aux maux qui continuent de freiner l’essor de l’Afrique. Cette visite au Fort de Cape Coast résonnait comme une volonté symbolique et collective de dire « plus jamais ça ». Plus jamais l’Afrique ne sera soumise à la rapacité des puissances néocoloniales ni aux autres formes d’exploitation contemporaines. Elle devait également rappeler la nécessité de mettre fin aux multiples souffrances auxquelles le continent reste encore confronté. C’est ainsi que cette visite historique a été placée en tête des activités du Forum, avant même les sessions de réflexion et de travail, tant son importance symbolique était grande.
Durant cette visite, les participants ont pu revisiter les différentes étapes du processus de déportation des Africains capturés pour être envoyés de force en Amérique et dans les Caraïbes. Ils ont découvert les réalités tragiques de la traite négrière transatlantique, prenant conscience de l’horreur vécue par leurs ancêtres.
En rappel, le Fort de Cape Coast, autrefois connu sous le nom de Fort Carlsborg ou Fort Carolusborg, est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, en tant que l’un des forts historiques de la côte ghanéenne ayant joué un rôle central dans la traite des esclaves. D’abord occupé par les Portugais en 1555, il passa sous le contrôle des Suédois entre 1650 et 1663, puis brièvement sous celui des Danois entre 1663 et 1664, avant d’être dominé par les Britanniques de 1664 jusqu’à l’indépendance du Ghana en 1957. Le Fort de Cape Coast, ou Cabo Corso, reste aujourd’hui un symbole puissant de la résilience africaine et de la lutte contre toute forme de domination.