Le gouvernement malien a vivement réagi à l’annonce du Département de l’efficacité gouvernementale des États-Unis, qui a récemment classé le Mali parmi les pays privés des subventions américaines. Selon une publication datée du 15 février 2025, une enveloppe de 14 millions de dollars destinée à des projets de cohésion sociale aurait été annulée en raison de soupçons de détournement.
Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a fait part de sa surprise face à cette décision et a sollicité des explications des autorités américaines. Bamako rappelle avoir, depuis plusieurs années, alerté sur le risque de détournement de l’aide publique au développement à des fins de déstabilisation et de financement occulte des groupes terroristes.
Dans un souci de souveraineté nationale, le Mali avait déjà pris les devants il y a deux ans en refusant de renouveler l’Accord quinquennal de subvention d’objectif de développement avec les États-Unis. Cette mesure visait à garantir que toute assistance étrangère soit alignée sur les priorités nationales et les exigences maliennes en matière de transparence et de contrôle.
Bamako exhorte Washington à aller plus loin
Si les autorités maliennes saluent la décision américaine de réévaluer l’utilisation de ses subventions, elles appellent toutefois Washington à prendre des mesures plus fermes en engageant des poursuites judiciaires contre les individus et structures impliqués dans ces détournements.
Le Mali, aux côtés des autres États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), demeure l’une des principales victimes du terrorisme international et refuse que des financements frauduleusement détournés puissent alimenter ces menaces. Le ministère des Affaires étrangères insiste sur la nécessité d’identifier et de sanctionner les responsables de ces malversations afin de préserver la stabilité de la région.
Les autorités de la Transition réitèrent leur engagement en faveur de la paix, du développement durable et de la cohésion sociale, tout en plaidant pour une coopération internationale fondée sur le respect mutuel et la souveraineté nationale.