La Banque africaine de développement (BAD), la Commission de l’Union africaine (CUA), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) ont réuni des ministres africains de l’Environnement pour s’engager collectivement dans la lutte contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse sur le continent.
La 10ᵉ session spéciale de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), qui s’est tenue du 3 au 6 septembre, a constitué une plateforme pour créer une dynamique politique, garantir un financement adéquat et établir des partenariats nécessaires pour faire face à ces défis environnementaux urgents.
Les discussions ont été centrées sur quatre axes politiques clés : l’atténuation des sécheresses en Afrique, l’augmentation de l’ambition pour atteindre les objectifs de neutralité en matière de dégradation des sols, la promotion des initiatives de restauration des écosystèmes et le renforcement des partenariats pour mettre en œuvre des solutions et mobiliser des ressources.
Ce dialogue vise à définir les stratégies de financement de l’Afrique, à valoriser le capital naturel et à répondre aux défis marins et côtiers en vue de la 16e Conférence des Parties à la CCD, prévue à Riyad, en Arabie saoudite, du 2 au 13 décembre 2024.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre de la Côte d’Ivoire, Robert Beugré Mambé, a exprimé son inquiétude face à un déséquilibre préoccupant. Il a souligné l’importance de rester informé pour répondre aux préoccupations de la communauté mondiale concernant les effets néfastes du changement climatique sur les activités économiques, humaines et sociales. Il a précisé que « chaque année, le changement climatique impacte plus de 100 millions d’hectares de terres. »
Osama Ibrahim Faqiha, vice-ministre saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, a également pris part au dialogue ministériel. Il a affirmé que rehausser les ambitions de l’Afrique pour lutter contre la dégradation des sols est essentiel, en insistant sur le fait que la terre doit être une priorité dans les efforts mondiaux pour contrer la sécheresse, la famine, l’augmentation des émissions de carbone et la migration forcée, des enjeux souvent négligés.
Adoptée le 6 septembre 2024, la déclaration d’Abidjan témoigne de l’engagement des gouvernements africains à s’attaquer aux défis de la désertification et de la dégradation des terres, sachant que plus de 65 % des terres du continent sont affectées, touchant environ 400 millions de personnes.
Kevin Kariuki, vice-président de la BAD pour l’électricité, l’énergie, le climat et la croissance verte, a souligné l’importance de ces discussions. « Cette session est l’occasion de faire le point sur les avancées de l’Afrique depuis la COP 15 en mai 2022. Les défis liés à la dégradation des terres et à la sécheresse sont pressants, et nous sommes déterminés à trouver des solutions urgentes dans le cadre de notre stratégie décennale pour 2024-2033 », a-t-il déclaré.