Une page majeure de l’histoire économique du Mali s’ouvre avec la pose de la première pierre de la toute première raffinerie d’or du pays. Dotée d’une capacité de traitement annuelle de 200 tonnes, cette infrastructure marque un tournant décisif dans la quête de souveraineté économique et de valorisation locale des ressources naturelles.
Le lancement officiel des travaux s’est tenu le lundi 16 juin à Sénou, dans la Commune VI du District de Bamako, sous la présidence du Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi GOÏTA. L’événement a réuni des membres du gouvernement, des représentants diplomatiques, des opérateurs économiques ainsi que les responsables du groupe russe Yadran, partenaire technique stratégique de ce projet.
Mettre fin à l’exportation brute de l’or malien
Longtemps exporté à l’état brut, l’or malien – dont le pays est le troisième producteur du continent africain – échappait à toute réelle valeur ajoutée locale. Avec cette raffinerie, le Mali change de paradigme. L’objectif est clair : capter les bénéfices de la transformation sur le sol national et redonner au pays la maîtrise de ses richesses.
« Il est temps que l’or du Mali profite d’abord aux Maliens », a martelé le Président GOÏTA, saluant un projet porteur d’espoir, de dignité et de transformation économique.
Une concrétisation des aspirations populaires
Ce projet s’inscrit dans la droite ligne des recommandations issues des Assises nationales de la Refondation, qui ont mis en avant la nécessité d’un contrôle accru des ressources nationales et d’une gouvernance économique souveraine.
« C’est un rêve longtemps caressé par notre peuple, qui se concrétise enfin », a déclaré le Président malien, visiblement ému.
Autre fait notable : l’État malien détient 62 % des parts de la raffinerie, un modèle de souveraineté économique rare en Afrique et salué par de nombreux analystes comme un exemple de partenariat équitable et structurant.
Un levier de coopération et de développement régional
Selon Irek SALIKHOV, Président du groupe Yadran, cette infrastructure ne se limite pas à sa dimension industrielle :
« Elle incarne une nouvelle dynamique de coopération Sud-Sud ambitieuse, fondée sur un partenariat gagnant-gagnant entre la Russie et l’Afrique. »
La raffinerie de Sénou est équipée de laboratoires d’analyse ultramodernes, d’entrepôts sécurisés et d’une technologie de pointe. Elle ambitionne de devenir un hub régional de traitement aurifère, accueillant également de l’or provenant d’autres pays de la sous-région ouest-africaine. Ce positionnement renforcera le rôle stratégique du Mali sur l’échiquier minier continental.