Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire ce jeudi 13 mars 2025 à la Bourse du Travail, les membres du Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers, Microfinances, Entreprises Pétrolières et Commerce du Mali (SYNABEF) ont unanimement décidé de déposer un préavis de grève dans les prochains jours. Cette décision fait suite à l’incarcération de deux cadres d’Ecobank, Biramou Diop et Alassane Touré, placés sous mandat de dépôt.
Lors de cette assemblée, plusieurs points ont été abordés, notamment l’affaire Ecobank, ainsi que des revendications anciennes jugées comme des préoccupations majeures pour les acteurs du secteur bancaire.
Dans son allocution, le secrétaire général du SYNABEF, M. Hamadoun Ba, a dénoncé une affaire « rocambolesque » qui suscite de nombreuses réactions. Selon lui, les deux agents concernés n’ont fait que transmettre, de bonne foi, un message reçu par télex à EDM-SA. Il a précisé qu’Ecobank n’avait aucune obligation de fournir ce service et encore moins à titre gratuit.
« Leur seul tort a été de rédiger et signer des courriers d’accompagnement des messages reçus pour le compte d’EDM-SA et d’authentifier les messages Swift associés », a-t-il affirmé.
M. Ba a également souligné que l’affaire repose sur une présumée fausse garantie, alors qu’Ecobank n’a aucune implication directe dans le marché concerné. Il a rappelé que ces garanties ne sont ni domiciliées ni détenues par Ecobank, et que la banque n’a aucun lien avec les entreprises ou institutions impliquées. Il a ajouté qu’un message Swift peut mentionner une garantie, mais ne saurait remplacer les documents officiels transmis par DHL.
Abondant dans le même sens, le secrétaire général adjoint du SYNABEF, M. Abdoulaye Keita, a condamné l’arrestation des deux cadres, estimant qu’ils ont respecté les procédures bancaires en vigueur. Selon lui, leur responsabilité ne peut être engagée dans cette affaire.
Il a également insisté sur le fait qu’EDM-SA devait, en amont, s’assurer de l’identité de son fournisseur, de la banque concernée et de la validité des garanties avant d’autoriser un paiement aussi conséquent que les 4 milliards de FCFA en jeu, d’autant plus que cette somme n’a pas transité par Ecobank.
Cette annonce de grève intervient dans un climat social déjà tendu et suscite l’inquiétude des autorités de la transition. Son impact pourrait être considérable sur l’économie nationale, notamment en ce mois de Ramadan, période d’intense activité commerciale et financière.