Dans un contexte sécuritaire toujours fragile, marqué par des attaques terroristes récurrentes, le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani, s’est rendu dimanche dans la région de Tillabéri. Cette visite, la première depuis son accession au pouvoir, illustre la priorité accordée à la sécurisation de cette zone stratégique, à la croisée du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
Accompagné de responsables militaires, le chef de l’État s’est rendu à Samira, où il a échangé avec les forces de défense sur le redéploiement sécuritaire en cours. Il a insisté sur la nécessité de stabiliser durablement la région avant toute reconstruction : « On a beau reconstruire, tant que la sécurité n’est pas assurée, les mêmes individus reviendront », a-t-il déclaré, mettant en garde contre toute précipitation dans les opérations militaires.
Cette visite intervient deux mois après l’attaque meurtrière du village de Libiri, en décembre 2024, qui avait coûté la vie à une vingtaine de personnes. En réponse, le général Tiani a annoncé une double initiative : la reconstruction du village et un renforcement significatif de la présence militaire. Un poste de commandement du 96ᵉ bataillon interarmes sera ainsi installé dans la zone de défense numéro 9, afin d’améliorer la surveillance et la riposte face aux incursions djihadistes.
Poursuivant sa tournée, le chef de l’État a rencontré les habitants réinstallés à Libiri, leur apportant une aide humanitaire composée de vivres et de kits non alimentaires. Il a également visité l’usine de la Société des Mines du Liptako, où il a pris connaissance des préoccupations des travailleurs quant au développement économique local.
Affirmant que la défense du territoire relève d’une « responsabilité régalienne », le président du CNSP a assuré que « aucun moyen ne sera négligé » pour doter les forces de défense des ressources nécessaires, dans les limites budgétaires de l’État.
Cette première sortie de terrain marque ainsi une volonté affirmée du régime de reprendre la main sur la sécurité du pays, dans un contexte régional de plus en plus instable.