Dans une déclaration rendue publique ce vendredi, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté les autorités maliennes à revenir sur leur décision de dissoudre les partis politiques, qualifiant cette mesure de « draconienne » et incompatible avec les engagements internationaux du Mali en matière de droits humains.
L’organisation onusienne s’inquiète particulièrement de l’impact de ce décret sur la participation politique, pilier fondamental de toute démocratie. « Toute restriction à la participation politique doit être strictement conforme au droit international relatif aux droits de l’homme », a rappelé M. Türk, soulignant que la pluralité politique est un indicateur essentiel du retour à l’ordre constitutionnel.
Le Haut-Commissaire a également fait part de sa profonde préoccupation face aux récentes arrestations ciblant des responsables politiques. Il a appelé à la libération immédiate des détenus politiques, insistant sur le respect de la liberté d’expression et d’opinion.
Volker Türk a par ailleurs invité les autorités de la Transition à ne pas prolonger indéfiniment le processus en cours. Il a exhorté le gouvernement à rendre public, sans délai, un calendrier électoral clair et crédible, condition sine qua non pour garantir des élections inclusives, transparentes et pacifiques.
Il a rappelé que le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, avait lui-même indiqué, en novembre 2024, la nécessité de créer les conditions d’un scrutin apaisé afin de clore la période transitoire. L’ONU appelle aujourd’hui à la mise en œuvre concrète de cet engagement.