La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Mali exprime une vive inquiétude face à la recrudescence des disparitions forcées et des enlèvements ciblant des personnalités politiques dans la capitale.
Dans un communiqué rendu public ce mardi, la CNDH déplore une multiplication d’actes d’enlèvements et de disparitions inexpliquées à Bamako, qu’elle qualifie de « préoccupants et contraires aux engagements de l’État malien en matière de droits humains ».
S’appuyant sur les fondements juridiques nationaux et internationaux – notamment la Constitution du 22 juillet 2023, les instruments régionaux, et la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées adoptée en 2010 – la Commission rappelle que l’État est tenu par des obligations claires en matière de respect des libertés individuelles et de la dignité humaine.
« Aucun citoyen n’est à l’abri de la violation de ses droits fondamentaux », alerte le président de la CNDH, le professeur Alkadri Diarra. Il souligne que la protection des droits de l’Homme constitue « une responsabilité collective » et interpelle les autorités compétentes sur leur devoir d’agir avec diligence, transparence et rigueur.
La CNDH condamne avec fermeté ces pratiques assimilables à des arrestations arbitraires, contraires aux principes de l’État de droit et au fonctionnement normal d’une démocratie. Elle appelle à la cessation immédiate de ces actes, à la libération sans condition des personnes enlevées ou détenues de manière illégale, ainsi qu’à l’ouverture d’enquêtes impartiales pour situer les responsabilités.
Dans un contexte politique déjà marqué par de fortes tensions, cette alerte de la CNDH résonne comme un appel solennel à restaurer les garanties fondamentales des libertés publiques et à préserver le tissu démocratique malien.