Entre juin et décembre 2024, le Mali a subi de graves inondations, principalement à Bamako et dans plusieurs régions, causant près de 100 morts, plus de 150 blessés et des dégâts matériels considérables. Ce bilan, dévoilé le 23 janvier 2025 lors d’une réunion du Comité interministériel de gestion des crises, révèle l’ampleur de la catastrophe : 3 000 greniers détruits, des dizaines de têtes de bétail perdues et plus de 88 000 ménages affectés à travers 729 cas d’inondations recensés.
Des conséquences socio-économiques dramatiques
Outre les pertes humaines, les inondations ont dévasté les moyens de subsistance des populations, emportant des élevages et anéantissant des réserves alimentaires vitales. La destruction des greniers, essentiels pour le stockage des récoltes, aggrave les risques d’insécurité alimentaire dans les zones touchées.
Anticiper pour éviter de nouvelles crises
Face à ce drame, le Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, a annoncé des mesures préventives, insistant sur la nécessité de réguler l’urbanisation anarchique. Ce phénomène, notamment les constructions illégales obstruant les voies d’écoulement naturelles des eaux, est pointé comme un facteur aggravant. Des négociations seraient en cours avec les propriétaires concernés pour dégager ces zones critiques.
Deux projets prioritaires ont été mis en avant pour renforcer la résilience urbaine : la réhabilitation du pont Woyowayanko (route de Sébénikoro) et la modernisation du collecteur de Missabougou en Commune VI. Ces infrastructures visent à améliorer la gestion des eaux pluviales et à limiter les risques futurs.
Appel à une action environnementale urgente
Des experts comme Boubacar Diarra plaident pour une interdiction stricte des constructions sur les cours d’eau et les marigots. Ils exhortent l’État à déguerpir les habitations illégales situées sur ces axes naturels, afin de restaurer la libre circulation de l’eau et prévenir de nouvelles tragédies.
Ces propositions, combinées à des investissements dans les infrastructures, pourraient atténuer l’impact des phénomènes climatiques extrêmes, de plus en plus fréquents dans la région.