Le Programme National d’Éradication du Ver de Guinée a tenu sa revue annuelle ce jeudi à l’hôtel Hazalaï Salam de Bamako, sous la présidence du ministre de la Santé et du Développement Social. Cette rencontre a permis d’évaluer les progrès accomplis et de fixer de nouveaux objectifs pour l’élimination définitive de cette maladie tropicale négligée.
Les efforts conjugués du gouvernement malien et de ses partenaires portent leurs fruits. Depuis 2015, seuls neuf cas humains et 169 infestations animales ont été enregistrés. Bien que des défis persistent, la tendance générale est encourageante.
En 2020, un seul cas humain avait été recensé à Konobougou, contre deux en 2021 et un en 2023. Sur le plan animal, les infestations chez les chiens, principaux vecteurs du parasite, ont connu une légère hausse avec 41 cas en 2022 et 45 en 2023. Toutefois, l’année 2024 marque un tournant avec 29 cas suspects signalés, dont 26 confirmés, témoignant de l’efficacité des mesures de surveillance et de prévention renforcées.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), par la voix de son représentant résident au Mali, a salué ces avancées, tout en rendant hommage au Centre Carter et à son fondateur, l’ancien président américain Jimmy Carter, dont l’engagement a été déterminant dans la réduction mondiale des cas de dracunculose.
À l’échelle internationale, la lutte contre cette maladie a connu des progrès spectaculaires. De 3,5 millions de cas répartis dans 20 pays dans les années 1980, le nombre de cas humains est passé sous la barre des 10 000 en 2007, avant d’être réduit à 54 en 2019 et 27 en 2020. Aujourd’hui, seuls cinq pays, dont le Mali, restent concernés, contre 21 en 1986.
Le succès du Mali repose sur une stratégie rigoureuse : une surveillance accrue permettant de détecter les cas en moins de 24 heures, un traitement systématique des lésions pour limiter la transmission, la protection des sources d’eau potable et une sensibilisation renforcée des populations.
Avec ces efforts soutenus, l’arrêt total de la transmission est envisagé d’ici 2026, tandis que l’éradication définitive de la maladie à l’horizon 2030 apparaît comme un objectif atteignable. L’actualisation régulière du rapport national de certification constitue une étape cruciale pour obtenir la reconnaissance internationale.
« L’OMS reste pleinement engagée aux côtés des autorités maliennes pour en finir avec la dracunculose », a assuré son représentant, réaffirmant l’accompagnement de l’organisation jusqu’à l’obtention de la certification finale.