Cinq membres du Front de Libération de l’Azawad (FLA) se sont rendus aux forces armées maliennes le 16 février 2025, remettant leurs armes et équipements. Cet événement survient dans un contexte de tensions persistantes entre l’armée malienne et les groupes armés dans le nord du pays.
Selon des sources sécuritaires, les cinq ex-combattants ont été accueillis par le colonel Seydou Bassirou Niangado, commandant de la 5ᵉ région militaire et chef du secteur 3 de l’opération Maliko. Ils ont remis un véhicule 4×4, une mitrailleuse de 12,7 mm, un PKM, cinq fusils AK-47 ainsi qu’une quantité significative de munitions.
Le colonel Niangado a salué cette démarche, qualifiant les ex-combattants de « frères égarés » ayant fait le choix de « regagner la République ». Il a encouragé les autres membres du FLA à suivre cet exemple afin de favoriser la paix et la cohésion nationale. Le chef du groupe ayant déposé les armes a, de son côté, affirmé sa volonté d’encourager d’autres combattants à rejoindre le processus de paix. « Nous avons compris que s’entretuer entre Maliens n’est pas une solution. Nous sommes avant tout des Maliens et nous choisissons aujourd’hui de servir notre pays autrement », a-t-il déclaré.
Toutefois, le FLA a vivement contesté cette version des faits. Dans un communiqué publié le 19 février 2025, le mouvement affirme qu’il ne s’agit pas d’une reddition, mais d’un « vol orchestré ». Selon le FLA, quatre de ses membres auraient profité d’une permission pour s’emparer d’un véhicule et de son armement avant de se rendre aux autorités maliennes en échange d’une compensation financière. Le mouvement dénonce ainsi une « mise en scène communicationnelle » de la part des autorités et annonce que les auteurs de cet « abus de confiance » devront répondre de leurs actes.
Cette reddition intervient dans un contexte de recrudescence des affrontements entre l’armée malienne et les groupes armés du nord du pays. Depuis la reprise de Kidal en novembre 2023, bastion historique des rebelles, les opérations militaires se sont multipliées, accentuant les tensions et les défis sécuritaires.
Par ailleurs, des sources sécuritaires signalent que les groupes séparatistes de l’Azawad ont reconnu des pertes significatives lors d’une confrontation près d’In-Orha. Selon ces informations, un détachement de huit combattants aurait été pris en embuscade par les Forces armées maliennes et leurs alliés. Sept d’entre eux, dont le commandant de terrain Abdarkhman Ag Alkhader, auraient perdu la vie, tandis qu’un seul survivant aurait réussi à s’échapper.
Ces développements illustrent la complexité du climat sécuritaire au Mali, où les initiatives de paix se heurtent souvent à des réalités contrastées sur le terrain.