L’inquiétude gagne du terrain parmi les enseignants du privé catholique au Mali. Après la fin de la Convention liant l’État à l’Église catholique, ce sont 1 613 professionnels de l’éducation qui se retrouvent, du jour au lendemain, sous la menace d’un licenciement collectif. Le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement catholique (Syntec) a tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse tenue samedi 19 juillet à l’École Jean Paul II de Faladiè.
Pour Kalifa Raymond Kamate, secrétaire général du Syntec, la situation est « douloureuse et incompréhensible ». Il s’insurge contre « le silence ambiant » qui accompagne, selon lui, le risque de voir « licencier tous les enseignants de l’enseignement privé catholique pour des raisons purement économiques ». Derrière les chiffres, ce sont des femmes et des hommes, véritables piliers de la transmission du savoir, qui voient leur avenir s’assombrir.
À quelques semaines de la rentrée, c’est la précarité qui guette non seulement ces éducateurs, mais aussi des milliers de familles dépendantes de leurs revenus. L’incertitude plane, alors même que l’État et l’Église se sont engagés à maintenir la continuité pédagogique pour les élèves. Mais, sur le terrain, le sort du corps enseignant reste suspendu.
Face à cette crise sociale majeure, le Syntec invite les autorités à privilégier le dialogue et la responsabilité : « Entre licenciement massif et reversement dans la fonction publique, notre choix est clair : le reversement au compte de l’État. Nous appelons solennellement les autorités à éviter une catastrophe sociale et à garantir le droit à l’éducation », martèle Kalifa Raymond Kamate.
La démarche syndicale reçoit le soutien de plusieurs centrales, dont la Synergie des syndicats de l’éducation et la CSTM, qui appellent à une solution urgente et respectueuse de la dignité des travailleurs. Le dossier reste ouvert, sous haute tension, à l’heure où l’avenir de l’école malienne se joue aussi dans la reconnaissance de ses enseignants.







