Enlevé au crépuscule du mercredi 14 août 2024, Idrissa Allaye Sankaré, ancien député, maire, inspecteur aux affaires étrangères et 3e vice-président de l’Association Tabital Pulaaku Mali, a été retrouvé après près de quatre semaines de détention. Sa disparition soudaine avait plongé la communauté peule et ses proches dans une profonde inquiétude, son absence ainsi que celle de son véhicule n’ayant donné lieu à aucun signe de vie.
Le lundi 9 septembre 2024, aux environs de 18 heures, l’ancien élu a finalement été libéré, comme l’a confirmé son fils à nos services. Selon ses déclarations, « notre père a été libéré hier soir et est rentré à la maison. Cependant, il s’est immédiatement dirigé vers l’hôpital pour recevoir les soins médicaux nécessaires ». Cette libération, bien que saluée avec soulagement par sa famille et ses soutiens, soulève encore des questions cruciales quant à son état de santé et aux circonstances précises de son enlèvement.
Le témoignage du fils de Sankaré met en lumière une dimension supplémentaire du drame : l’auteur de l’enlèvement est décrit comme une personne bien connue dans le milieu peul, suggérant un conflit interne au sein de la communauté. Ce climat de tensions a conduit à une vague d’arrestations et de détentions arbitraires ciblant certains leaders peuls, exacerbant ainsi les inquiétudes quant aux motivations derrière cet enlèvement et les conséquences pour la cohésion sociale.
L’Association Tabital Pulaaku Mali, sous la direction d’Abou Sow, a exprimé un soutien indéfectible envers la famille de l’honorable Sankaré. En signe de solidarité, l’association a décidé de reporter son 3e congrès, initialement prévu les 14 et 15 septembre 2024, aux 29 et 30 septembre prochains. Ce report reflète non seulement le respect et le soutien envers leur camarade en détresse, mais aussi un effort pour renforcer les liens au sein de la communauté dans ces moments éprouvants.
L’enlèvement de Sankaré met en évidence la vulnérabilité des leaders communautaires dans un contexte politique volatile. La communauté peule, historiquement marginalisée, continue de faire face à des défis majeurs, amplifiés par les conflits locaux et les tensions intercommunautaires. La libération de Sankaré, bien qu’accueillie avec soulagement, laisse encore de nombreuses interrogations sans réponse sur les motivations des ravisseurs et les impacts de cet acte sur la stabilité régionale.
Le retour d’Idrissa Allaye Sankaré représente un pas vers la normalisation, mais il est crucial de rester vigilant et de surveiller l’évolution de la situation pour éviter la répétition de tels actes de violence. Les autorités locales et internationales doivent intensifier leurs efforts pour protéger les leaders communautaires et prévenir les conflits susceptibles de déstabiliser davantage la région.
La communauté peule, et plus largement le Mali, espèrent que cette affaire mettra en lumière les pratiques de détention arbitraire et garantira la sécurité de ses membres. Le cas de Sankaré illustre de manière poignante les défis auxquels sont confrontés les leaders communautaires dans un climat de tensions croissantes. Les prochaines semaines seront déterminantes pour observer comment les autorités et les acteurs locaux répondront à ces défis et travailleront à rétablir la paix et la sécurité dans la région.