Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, regroupés au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), ont entamé ce vendredi 25 janvier 2025 des discussions cruciales pour finaliser leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette réunion diplomatique, tenue à Ouagadougou, marque une étape décisive dans leur processus de séparation avec l’organisation régionale.
Une feuille de route concertée
Pendant deux jours, les experts des trois pays ont examiné les modalités pratiques de leur sortie de la Cédéao. L’objectif est d’harmoniser leurs positions et de préparer une stratégie commune pour les futures négociations. Le secrétaire général du ministère burkinabè des Affaires étrangères, Issa Boro, a ouvert les travaux en insistant sur la volonté de construire « un espace de paix, de sécurité et de progrès socio-économique » pour les populations du Sahel.
« Nous devons préserver nos intérêts et former une équipe pluridisciplinaire pour renforcer notre approche », a-t-il déclaré. Les délégations malienne et nigérienne, dirigées respectivement par Mahamane Amadou Maïga et Ousmane Alhassane, ont salué cette initiative, qualifiant la rencontre de « pas décisif » vers l’émancipation de la Cédéao.
Contexte et tensions géopolitiques
En janvier 2024, les trois pays avaient annoncé leur retrait de la Cédéao, critiquant une organisation « sous influence étrangère », notamment française. En réaction, la Cédéao avait prolongé de six mois le délai de sortie, souhaitant laisser une chance au dialogue via une médiation menée par le Sénégal et le Togo. Une proposition rejetée par l’AES, qui y voit une manœuvre pour « entraver leur souveraineté ».
Vers une rupture irréversible ?
La date du 28 janvier 2025 a été officiellement retenue pour acter le départ des trois États de la Cédéao. Pour marquer leur détermination, l’AES a également annoncé le lancement de son passeport commun dès le 29 janvier, symbolisant leur nouvelle alliance régionale.
Cette sortie, si elle se concrétise, pourrait redessiner les équilibres politiques et économiques en Afrique de l’Ouest, tout en isolant davantage des pays déjà fragilisés par des crises sécuritaires et des tensions internes.