Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Bakary Traoré, était hier soir, l’invité de l’émission Malikura Taasira sur la télévision nationale. Il a évoqué les actions menées par son département, celles en cours et les perspectives.Faisant le point des défis et perspectives de son ministère, Bakary Traoré est, d’abord, revenu sur les circonstances de la création de son département. C’est ainsi qu’il dira que la crise multidimensionnelle que le Mali connaît depuis 2012, a amené les autorités à prendre des mesures appropriées pour faire face à la situation; notamment les défis qui se sont présentés. C’est dans ce cadre, ajoutera le ministre Traoré, qu’on a dû refonder totalement la gouvernance du pays aussi bien dans ses aspects politiques qu’institutionnels pour poser les jalons d’un Mali véritablement souverain et prospère. «Le ministère a connu plusieurs mutations. Le besoin de réforme est constant dans tous les pays. La gouvernance dans un État nécessite une adaptation permanente à l’évolution des réalités socio-économiques», explique-t-il.ersistance de cette pratique néfaste, des mesures nouvelles ont été adoptées dont la Stratégique nationale de lutte contre la corruption qui est l’un des outils de la refondation de l’État. Sa démarche consiste à coordonner les actions de lutte contre le phénomène. Dans ce cadre, dira-t-il, son département a proposé un Plan d’actions quinquennal 2023-2027 avec des actions précises qui s’adressent à d’autres acteurs en plus du ministère de la Refondation lui-même. Ces autres acteurs sont le ministère chargé de la Justice et des acteurs de la société civile qui entreprennent des actions contre le phénomène. «Les actions précises sont surtout celles de sensibilisation, souvent de réparation et de répression», ajoute le ministre Traoré.
ÉDUCATION AUX VALEURS- Dans sa mission de refondation, le ministère touche également l’aspect éducatif. Dans ce cadre, le chef du département a rappelé l’existence du Programme national d’éducation aux valeurs qui est un important programme dont l’exécution a été recommandée par le Chef d’État. «Nos valeurs, nos comportements, nos habitudes, notre identité, tout ce que nous sommes, est en train de s’effriter à cause de certains facteurs endogènes, mais également exogènes», explique Bakary Traoré. Pour lui, «quand on voit que certaines familles n’arrivent plus à jouer leur rôle d’éducatrices de leurs enfants, quand on trouve que l’école n’est plus un lieu où on peut éduquer les enfants et quand on connaît le rôle négatif de certains outils des nouvelles technologies de l’information et de la communication, on se rend compte que nos valeurs sont affectées par d’autres idées et d’autres comportements venus d’ailleurs».
Le ministre chargé de la Refondation de l’État soutient que nos valeurs sont également affectées par des comportements venus de plus puissants que nous qui essayent de nous imposer les leurs. «Nous devons tout faire pour revenir à nos fondamentaux, à nos valeurs positives en ce sens que tout ce qui ne nous permet pas d’évoluer doit être rejeté. Par contre, tout ce qui fait notre identité doit être sauvegardé», dit-il, précisant que le Programme national d’éducation aux valeurs est suivi d’un Plan d’actions qui comprend des actions de sensibilisation et de formation. Selon le ministre, c’est un programme auquel le Chef de l’État tient beaucoup afin de restaurer certaines de nos valeurs qui sont dangereusement en train de disparaitre.ACTIONS PRIORITAIRES- Avec une pléiade d’actes à poser, Bakary Traoré dira que son département a identifié ses actions prioritaires. Dans ce cadre, il est prévu de tenir la session d’appropriation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption à l’intention de toutes les couches de la nation, l’opérationnalisation des organes du dispositif institutionnel de pilotage de cette Stratégie, la dépolitisation de l’administration publique pour réduire les effets négatifs des considérations partisanes dans les nominations aux emplois publics et dans la gestion des affaires publiques, l’opérationnalisation du Système intégré de gestion des ressources humaines des fonctions publiques de l’État et des Collectivités territoriales en vue de maîtriser les effectifs et les salaires des agents.
Mais aussi, l’instauration des bureaux d’accueil et d’orientation des usagers dans les services, l’installation des boîtes à suggestions dans les services publics en vue de recueillir les avis des usagers et de prendre les mesures d’amélioration de prestation de service public, la réalisation d’enquêtes de satisfaction des usagers des services publics à travers des sondages annuels. En outre, ajoute le ministre Bakary Traoré, il y aura une Stratégie nationale de rationalisation des structures de l’État. «Dans notre pays, il y a des structures qui exercent à peu près la même fonction. Pourquoi ne pas les regrouper pour former un seul service ?», s’interroge le ministre Traoré. Avant d’affirmer que cette stratégie est en cours d’élaboration au niveau du ministère de la Refondation de l’État et sa mise en œuvre permettra de maîtriser les charges de l’État, parce que «moins il y a de structures, plus l’État va gagner».
Dans un cri de cœur à l’endroit de ses concitoyens, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions indiquera que le devenir du Mali nouveau se conçoit et le destin de la nation se joue. «Les autorités du pays, les forces vives de la nation doivent se forcer de jouer leur partition dans la vision commune du Malikura et du Maliden Kura telle que voulue et issue des Assises nationales de la Refondation», exhorte le ministre Bakary Traoré. Pour lui, la même dynamique de renouveau est en cours dans les autres pays membres de l’AES donnant ainsi une substance à la devise de la Confédération : un espace, un peuple, un destin. Il invite ainsi nos concitoyens à y croire et à œuvrer davantage pour donner aux générations actuelles et futures un cadre de vie meilleur.
