Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a reçu le 11 février à Bamako les lettres de créance du nouveau représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Mali, Patrick Kaboré. Cet événement marque une nouvelle étape dans la collaboration entre l’agence sanitaire onusienne et le pays sahélien, notamment en faveur des populations vulnérables affectées par les crises sécuritaires et les catastrophes naturelles.
Un engagement renouvelé pour la santé publique
Lors de cette rencontre, Abdoulaye Diop a salué le rôle crucial de l’OMS dans l’amélioration des services de santé au Mali et a réaffirmé l’engagement de son ministère à faciliter la mission du nouveau représentant. Il a également insisté sur la nécessité de respecter les principes constitutionnels régissant l’action publique.
Les discussions ont porté sur les stratégies à adopter pour un soutien plus efficace de l’OMS aux priorités sanitaires nationales, notamment le renforcement du système de santé malien, l’accès aux soins pour les populations les plus exposées et la réponse aux crises sanitaires.
Un contexte sécuritaire complexe
Présente de manière permanente à Bamako, l’OMS joue un rôle essentiel dans l’appui aux régions touchées par l’insécurité. L’instabilité persistante dans plusieurs zones du pays, notamment à Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Taoudénit et Tombouctou, a entraîné une réduction drastique de la présence du personnel médical et la fermeture de nombreuses structures de santé.
En 2023, plus de 72 500 personnes ont été déplacées en raison des affrontements entre les forces armées maliennes, les groupes terroristes et les rebelles armés non étatiques. Dans ce contexte, la coopération avec l’OMS s’avère indispensable pour garantir un accès aux soins de base et aux services de santé essentiels.
Une réponse aux catastrophes naturelles
Outre les défis sécuritaires, le Mali fait face à des inondations saisonnières récurrentes, qui, entre juillet et octobre 2024, ont affecté plus de 370 000 personnes. Parmi elles, 45 % sont des enfants, rendant la situation encore plus alarmante. Une trentaine de structures sanitaires ont été endommagées, y compris l’entrepôt principal de la Pharmacie populaire du Mali, compromettant l’approvisionnement en médicaments et en matériel médical.
Face à cette crise humanitaire, l’OMS a mis en place des cliniques mobiles sur les sites de relocalisation des sinistrés. Dans la région de Ségou, trois sites ont été installés avec des tentes médicales, permettant aux équipes de santé d’intervenir régulièrement pour assurer une prise en charge médicale.
En renforçant son partenariat avec l’OMS, le Mali entend mieux répondre aux défis sanitaires posés par l’instabilité et les catastrophes naturelles, tout en consolidant son système de santé pour offrir des services de qualité à toutes les populations.