Le Mali fait face à une crise humanitaire d’une ampleur alarmante, avec 6,4 millions de personnes – soit près de 28 % de sa population (estimée à 23,1 millions) – nécessitant une assistance vitale en 2024. Cette situation, aggravée par l’insécurité chronique, les vulnérabilités socioéconomiques et les chocs climatiques, exige une réponse internationale urgente, selon le dernier Plan de réponse humanitaire (PRH).
Des besoins critiques et des financements insuffisants
Les acteurs humanitaires ont évalué à 771,3 millions de dollars les fonds nécessaires pour secourir 4,7 millions de personnes en 2025. Cependant, les promesses de financement pour 2024 n’ont couvert que 54 % des besoins, laissant des millions de Maliens dans une précarité extrême. Les conséquences sont dramatiques :
- 2,3 millions de personnes en insécurité alimentaire grave.
- 1,9 million de personnes privées d’accès à l’eau potable et à des services d’hygiène.
- 2,2 millions d’enfants de moins de 5 ans risquent une malnutrition aiguë.
- 1,7 million d’enfants non scolarisés, une génération sacrifiée.
Zones de conflit et populations vulnérables en première ligne
Les régions du nord et du centre, minées par les conflits armés, les déplacements forcés et l’effondrement des infrastructures, concentrent l’essentiel des besoins. L’accès humanitaire y reste limité, compliquant l’acheminement de l’aide. Les femmes, les enfants et les déplacés internes subissent de plein fouet les violences, les pénuries et les risques sanitaires. Des milliers de survivants de violences sexistes, de familles réduites à la famine et d’enfants malnutris illustrent l’urgence d’agir.
Un appel à la solidarité internationale
Face à cette catastrophe, les organisations humanitaires pressent la communauté internationale de renforcer son soutien. Les priorités incluent :
- La sécurisation de l’accès à la nourriture, aux soins de santé et à l’eau.
- La relance de l’éducation pour les enfants déscolarisés.
- La mise en œuvre d’une aide multisectorielle, inclusive et adaptée aux chocs climatiques.
Sans une mobilisation rapide, la crise risque de s’enliser, hypothéquant l’avenir du Mali et creusant les inégalités. Le temps presse pour éviter un désastre humain irréversible.