LES ENSEIGNANTS SONT AU DEBUT ET À LA FIN DE NOTRE FORMATION… À FORCE DE DIALOGUE, ON ARRIVE À RÉSOUDRE N’IMPORTE QUEL PROBLÈME…», DIXIT LE PREMIER MINISTRE
Ce jeudi 12 septembre 2024, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a reçu une délégation de l’Association des Ecoles privées du Mali conduite par le Président Boulkassoum Touré en présence du ministre de l’Education nationale, Dr Amadou Sy Savané, et du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Boureïma Kansaye.
Après avoir félicité le Premier ministre pour tous les efforts déployés par les autorités de la Transition, Boulkassoum Touré a déclaré que l’objet de la visite était d’échanger avec le Chef du Gouvernement et de recueillir ses conseils à propos de trois préoccupations des acteurs du secteur privé de l’éducation.
Primo, il s’agit de la moralisation du secteur à propos duquel il a rappelé que lors de la création de son association en 1991, tous les établissements membres étaient agréés.
Suite au rapport de l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite (OCLEI) portant sur l’année 2023 et qui faisait état de deux-cent-trente-six établissements illégaux sur mille-soixante-dix-sept, des sanctions ont été prises consistant à ne pas envoyer des élèves dans les écoles en faute. «Cela est normal, mais le problème c’est que certains établissements épinglés sont arrivés à prouver qu’ils ont des actes bien établis par le département ministériel. Il s’agit aujourd’hui de les établir dans leurs droits».
Pour ce faire, une commission interministérielle avait été mise en place. Il est donc nécessaire de la dynamiser pour qu’elle continue son travail afin de séparer le vrai du faux, de rétablir l’honneur des acteurs lésés et de permettre à leurs écoles de continuer à recevoir des élèves dès la rentrée prochaine.
Secundo, il y a un certain nombre de dysfonctionnements à corriger, les services centraux de l’Education ayant rattaché les écoles privées aux Cellules de planification et de Statistiques (CPS) qui ne connaissent pas les établissements privés d’enseignement technique et professionnel, de sorte que ceux-ci n’ont véritablement aucun ancrage.
Autre problème : les documents administratifs qui doivent être envoyés aux usagers en matière d’orientation, de transfert ou de renvoi ne font plus l’objet de publication, mais simplement de notification ; ce qui suscite de très fortes inquiétudes. Par ailleurs, les paiements dus aux écoles au titre des années 2022 et 2023, d’une valeur de plus de dix milliards (10 000 000 000) de F CFA, sont toujours en souffrance.
Tertio, sur la question de la professionnalisation, il est nécessaire d’y prêter une grande attention selon Boulkassoum Touré, les écoles étant aujourd’hui assez étiquetées. Le cadre de concertation des établissements (francophones, arabophones, agropastorales) a juste un rôle d’alerte, de dénonciation et de suggestion, le reste relevant du rôle régalien de l’Etat, a-t-il souligné. Il y a aussi nécessité d’apaisement de la situation pour plus de sérénité dans l’espace scolaire face à l’endettement auprès des fournisseurs, aux pénalités imposées par les banques à partir du mois de juillet, au paiement des frais scolaires et des demi-bourses.
En retour, le Premier ministre a déclaré que toutes les questions qui ont été posées sont d’une pertinence incontestable. Il a ensuite ajouté : «Les enseignants sont au début et à la fin de notre formation. C’est une obligation administrative et morale pour nous d’être au service des citoyens. Le centre de gravité de la Transition, c’est le peuple, a souvent rappelé le Président de la Transition. Il faut tenir compte de la situation générale du pays. A force de dialogue, on arrive à résoudre n’importe quel problème».
Il a ensuite salué la résilience, la compréhension, l’accompagnement des Maliens et exhorté les deux parties à multiplier les échanges et à travailler de manière a aller de l’avant dans le sens de l’unique intérêt général du Mali.