Les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont franchi une étape décisive dans leur coopération régionale en adoptant plusieurs projets structurants lors d’un conseil ministériel tenu à Bamako. Ces décisions, validées le 16 janvier 2025 par les ministres de l’AES, visent à accélérer le développement économique et l’intégration des trois pays (Mali, Burkina Faso, Niger).
Une banque régionale et des infrastructures clés
Parmi les mesures phares figure la création d’une Banque Régionale d’Investissement, destinée à financer des projets communs. Pour garantir des ressources pérennes, un prélèvement confédéral sera appliqué aux importations provenant de pays hors de l’Union Économique et Monétaire Ouest-africaine (UEMOA).
Le volet infrastructure a également été priorisé, avec le lancement d’un projet d’autoroute reliant Niamey à Bamako sur 1 446 km. Une feuille de route pour un réseau ferroviaire régional a également été adoptée, afin de faciliter les échanges et la mobilité.
Agriculture, transport aérien et sécurité alimentaire
L’AES a par ailleurs dévoilé un plan agricole ambitieux prévoyant l’aménagement de 2 millions d’hectares dédiés aux cultures et à l’élevage. Pour améliorer la connectivité, une compagnie aérienne confédérale sera créée, tandis qu’une centrale d’achat commune assurera l’approvisionnement en produits de première nécessité à des prix stables.
Un processus préparé par les experts
Ces décisions, entérinées par le Conseil des Ministres malien le 22 janvier, s’appuient sur les travaux préalables d’experts réunis les 14 et 15 janvier. Les ministres burkinabè de l’Économie et nigérien des Transports, entre autres, ont souligné l’importance de ces projets pour « transformer le Sahel par l’action concrète ».
Ces initiatives marquent une nouvelle ère pour l’AES, qui affirme sa volonté de réduire sa dépendance extérieure tout en stimulant la croissance inclusive dans la région.