Lors du XIXe Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu les 4 et 5 octobre 2024 à Paris, en France, les chefs d’État et de gouvernement ont exprimé leurs préoccupations face aux nombreux conflits en Afrique et aux graves répercussions humanitaires qui en découlent, appelant à la paix.
Parmi les crises évoquées par les membres de l’OIF, le conflit au Soudan entre les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide a été particulièrement souligné pour l’ampleur de la catastrophe humanitaire qu’il a engendrée. La Francophonie a exigé un cessez-le-feu immédiat et un accès sans entrave à l’aide humanitaire. Elle a également insisté sur l’importance d’inclure les civils dans le processus de paix pour faciliter une transition démocratique.
En Afrique de l’Est, la situation demeure préoccupante en raison de la présence de groupes armés non étatiques qui empêchent le retour à la paix. L’OIF a fermement condamné les violences contre les civils et les attaques perpétrées par ces groupes, lesquelles ont entraîné des déplacements massifs de populations. Les États membres ont demandé le retrait des forces étrangères non autorisées et ont réitéré leur soutien aux initiatives régionales de paix. Le Rwanda a été accusé à plusieurs reprises par l’ONU de contribuer à l’insécurité dans l’est de la RDC, bien que Kigali rejette systématiquement ces allégations.
La région du Sahel est gravement affectée par l’insécurité, subissant depuis plus de dix ans une insurrection jihadiste ayant causé des milliers de morts et des millions de déplacés. Le Burkina Faso, en particulier, est devenu en 2022 le pays le plus touché par le terrorisme selon l’Index mondial du terrorisme. Cette situation, combinée à une transition prolongée de cinq ans, suscite l’inquiétude de l’OIF, qui appelle le gouvernement burkinabè à accélérer le retour à un ordre constitutionnel et à garantir les droits des citoyens.Le Mali, autre pays sahélien, a également fait l’objet de discussions en raison des attaques terroristes persistantes et des retards dans le processus électoral. La Francophonie exhorte le pays à organiser rapidement des élections afin de rétablir l’ordre constitutionnel.
Au Niger, qui a connu un coup d’État en juillet 2023, aucun calendrier électoral n’a encore été établi pour la transition. La Francophonie exige la tenue d’élections libres et transparentes pour rétablir la démocratie et demande la libération immédiate du président Mohamed Bazoum.Face à ces multiples crises, la Francophonie réaffirme son engagement en faveur de la paix, de la démocratie et des droits humains en Afrique, tout en appelant la communauté internationale à redoubler d’efforts pour résoudre ces conflits et améliorer la situation humanitaire.