Le président de la Transition, Assimi Goïta, l’a affirmé lors de sa récente allocution à la Nation : les dépenses militaires ont considérablement augmenté, au détriment d’autres secteurs. Il a ainsi reconnu l’impact de la crise sécuritaire sur l’économie du Mali et sur la vie quotidienne de ses citoyens. Depuis quatre ans, cette tendance se poursuit, et au cours de cet exercice budgétaire, un collectif sans précédent a été adopté, entraînant des coupes drastiques d’un montant de 240 milliards de francs CFA au profit de la Défense et de la Sécurité. Cette réallocation budgétaire a exacerbé les difficultés financières de nombreuses structures sociales, déjà fragilisées par des crédits insuffisants et des ressources détournées pour des associations liées aux forces armées.
Toutefois, les observateurs les plus critiques pourraient s’interroger sur la pertinence de ces choix, qui laissent de côté de nombreuses victimes sociales, notamment à la suite du départ de la Minusma et d’autres forces étrangères. En effet, les bénéfices en matière de sécurité semblent limités par rapport aux sacrifices budgétaires consentis, représentant environ un cinquième du budget quinquennal prévu par la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire.