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Kaya : le paradoxe de l’abondance de viande dans un contexte de crise sécuritaire

Malgré l’insécurité chronique qui ronge la région du Centre-Nord depuis près d’une décennie, la ville de Kaya continue d’afficher une étonnante abondance de viande sur ses étals. Grills, boucheries et restaurants tournent à plein régime. Pourtant, derrière cette apparente normalité, se cache une réalité bien plus sombre : le commerce de la viande prospère en partie grâce aux conséquences du terrorisme.

Sur son stand ouvert 7 jours sur 7, Souleymane (nom d’emprunt) s’affaire à préparer les fameuses brochettes de chèvre de Kaya, spécialité locale prisée. Il affirme toutefois faire face à des difficultés croissantes d’approvisionnement. « Nous ne pouvons plus aller chercher les animaux dans les villages. Même les camions qui venaient de Dori mettent parfois des semaines à arriver », déplore-t-il.

Les brochettes de Souleymane régalent au quotidien les clients, à Kaya

L’approvisionnement en bétail est en effet perturbé par les attaques terroristes, les déplacements forcés des populations, les vols répétés d’animaux et l’impossibilité de pratiquer la transhumance. Kadidjata Sawadogo, cheffe de service provincial des productions animales du Sanmantenga, indique que de nombreux éleveurs ont déplacé leurs troupeaux vers des zones plus sûres, réduisant drastiquement le cheptel local.

À Kaya plusieurs ruminants vendus sont issus des vols et du bardage des  cheptels des déplacés internes

Un marché alimenté par des circuits parallèles

Malgré tout, la viande ne manque pas à Kaya. Une situation que plusieurs sources expliquent par des canaux d’approvisionnement illicites. Des animaux volés lors des attaques terroristes seraient écoulés sur les marchés de la ville. Aïcha (nom d’emprunt), déplacée interne venue de Pissila, affirme : « Les terroristes ont saisi les troupeaux de tout notre village. Parfois, ces animaux se retrouvent en vente en ville. »

À Kaya plusieurs ruminants vendus sont issus des vols et du bardage des cheptels des déplacés internes

Moustapha, autre déplacé, confirme cette pratique : « Ils disent agir au nom de la religion, mais ce sont surtout des voleurs ». Les espèces les plus ciblées sont les bovins et les caprins, facilement revendables. Les ânes, eux, sont souvent tués ou abandonnés, explique-t-il.

Selon le commissaire principal de police Aboubacar Tietiembou, ce trafic constitue une source de financement pour les groupes terroristes. Il révèle que certains éleveurs ont retrouvé leurs bêtes en vente sur les marchés locaux après des attaques.

Forcés de vendre à vil prix

Autre canal d’alimentation du marché : les ventes précipitées d’animaux par les déplacés internes. Fuyant les exactions, certains vendent leur bétail à bas prix pour subvenir à leurs besoins ou éviter que les terroristes ne les saisissent. « Une chèvre qui coûtait 25 000 francs CFA peut se vendre à moins de 10 000 francs », témoigne Pascaline, ex-résidente de Pissila.

Elle se souvient de tricycles chargés d’animaux quittant Pissila pour Kaya. « Jusqu’à 40 par jour », dit-elle. Cette abondance ponctuelle de viande coïncide souvent avec l’arrivée de nouveaux déplacés.

Malgré l’impasse liée au terrorisme, la viande d’animaux d’abattage continue d’alimenter les stands de grillade et les étables des bouchers

Ces animaux, rachetés à bas prix, sont revendus à Kaya, parfois dans des circuits informels. Des revendeurs y voient une opportunité économique. Mais cette pratique comporte de sérieux risques sanitaires et éthiques. La cheffe de service Kadidjata Sawadogo alerte sur les abattages clandestins, potentiels vecteurs de maladies.

Des restaurateurs comme Mariam, installée à Kaya depuis plus de 20 ans, disent refuser ce genre d’approvisionnement douteux. « Je suis souvent approchée, mais je décline. Ces viandes proviennent d’animaux volés ou abattus dans de mauvaises conditions ».

Que fait l’autorité face à la situation ?

La loi burkinabè est claire : le commerce d’animaux volés, s’il finance le terrorisme, est passible de poursuites pour blanchiment de capitaux. Des opérations menées par les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont permis des arrestations et des saisies. « Les FDS ne chôment pas », affirme le commissaire Tietiembou. « Ce phénomène varie d’année en année, mais en 2025, il est en hausse », déplore l’autorité.

Des témoins rapportent des interpellations au marché de bétail. « Certains vendeurs collaborent avec les terroristes », explique Oumarou, marchand de bétail à Kaya. Il appelle à une vigilance accrue : « C’est de l’argent sale ».

Pour soutenir les déplacés victimes de vols, l’association Wend Kouni a distribué environ 2 500 ovins et caprins à 1 075 personnes dans les communes de Kaya, Boussouma et Korsimoro. Des animaux récupérés lors d’opérations militaires sont aussi restitués à leurs propriétaires ou vendus aux enchères au profit des budgets communaux. En 2024, 311 animaux (bovins, ovins, asins, camélidés, équidés) ont été retrouvés dans les communes de Pissila et Kaya.

Une crise aux multiples dimensions

La résilience du commerce de viande à Kaya masque une situation humanitaire et sécuritaire critique. Entre trafics illicites, bradages contraints et complicités locales, la chaîne d’approvisionnement actuelle révèle une économie informelle alimentée par la violence et la survie. Si la viande reste disponible sur les étals, elle porte désormais l’empreinte amère d’un conflit qui gangrène la région.

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