Depuis quelque temps, le marché de Kati est envahi par la vente illégale de viande d’âne, organisée par des groupes spécialisés dans l’abattage clandestin. Ces groupes se chargeaient de voler, abattre et vendre cette viande sur le marché. Cependant, le samedi 28 janvier 2023, la police du commissariat du 1er arrondissement de Kati-Coura a démantelé une bande composée de cinq jeunes impliqués dans cette activité.
Le lieutenant de police Bourama Toulema, chef de la Brigade de Recherche du commissariat, a expliqué que cette enquête faisait suite à de nombreuses plaintes de la population. Les suspects ont été déférés devant le Parquet du Tribunal de Grande Instance de Kati pour la suite des procédures judiciaires. Cet événement a suscité des inquiétudes parmi les habitants de Kati, qui doutent désormais de la qualité de la viande vendue sur le marché.
Ibrahim Traoré, mécanicien à Kati, exprime ses doutes quant à l’achat de viande au marché : « Je me méfie de la viande que l’on achète au marché de Kati. C’est un vrai problème, car les femmes ne peuvent pas toujours distinguer la viande de bœuf de celle d’âne. Je félicite la police et les encourage à poursuivre leur travail, sinon nous risquons de continuer à manger de la viande d’âne. »
Jeanne Diarra, commerçante à Kati Mission, ajoute : « Nous, les femmes, avons vraiment du mal à différencier la viande d’âne des autres viandes. C’est compliqué, sauf si quelqu’un nous explique comment faire. De nos jours, on ne peut pas cuisiner sans viande, et le poisson est cher. Nous sommes donc obligées d’acheter de la viande. »
Moustaph Maïga, enseignant, appelle les autorités à prendre des mesures strictes pour démanteler tous les réseaux d’abattage clandestin et à instaurer des contrôles rigoureux des viandes depuis les abattoirs.
Papa Maïga, boutiquier, propose que les bouchers soient répertoriés et que le nombre d’animaux qu’ils abattent chaque jour soit suivi. Cela permettrait d’identifier facilement les vendeurs illégaux en cas de fraude.
Cheick Oumar Traoré, vétérinaire, conseille aux consommateurs de bien vérifier la qualité des viandes avant de les acheter. Il souligne que seuls les spécialistes peuvent réellement différencier la viande d’âne, mais il existe trois critères pour les aider : la qualité de la viande abattue en abattoir par rapport à celle abattue illégalement, l’aspect de la peau, et l’absence de tampon vétérinaire.
Il recommande aux acheteurs de se procurer leur viande chez des bouchers reconnus et de signaler tout doute à la police ou aux vétérinaires.
L’arrestation de ces cinq présumés voleurs met-elle fin à la vente de viande d’âne au marché de Kati ?