Dans une région du Mandé déjà marquée par une forte présence minière, la tragédie frappe de nouveau. Un éboulement survenu sur le site de la mine de Danga, dans le cercle de Kangaba, a coûté la vie à quatorze femmes, principalement, dont les corps ont été extraits des décombres. L’événement, survenu la semaine dernière, met en lumière les risques accrus liés à l’exploitation minière dans une zone où la prédation sur les terres agricoles suscite l’indignation de la jeunesse locale.
À la tête de l’Association des jeunes du Mandé, le Dr Sékou Keïta a confirmé que, malgré des recherches en cours, seuls quatorze corps ont été récupérés à ce jour. « La situation est particulièrement alarmante, et le manque de moyens pour extraire les victimes ensevelies sous d’énormes quantités de sable ne fait qu’aggraver notre désarroi », a-t-il déclaré. Ce drame fait suite à l’effondrement d’une mine exploitée par la société Bagana Mining, opérée par des acteurs privés chinois, qui avait pourtant promis une intervention rapide pour gérer la situation.
Le lendemain de la catastrophe, le gouverneur de la région de Koulikoro s’est déplacé sur le site afin d’évaluer les circonstances de l’effondrement et d’échanger avec les responsables de Bagana Mining. Selon des témoignages, l’effondrement d’une digue sur le site, alors que de nombreuses femmes, issues de villages voisins, travaillaient sous les excavations à la recherche de résidus d’or, a précipité le drame.
Ce sinistre vient s’ajouter à une série d’incidents similaires dans le cercle de Kangaba, où l’exploitation minière artisanale et semi-industrielle s’intensifie. Face à la recrudescence de ces accidents et aux conflits persistants entre les communautés locales et les sociétés chinoises, la coordination de la jeunesse du Mandé appelle à une suspension conservatoire de toutes les exploitations minières dans la région. Elle demande également une régulation renforcée des activités minières afin de protéger les populations vulnérables et préserver les terres cultivables.
Ainsi, le drame de Danga illustre une problématique récurrente dans le Mandé, où l’absence de mesures préventives adéquates expose des vies humaines et menace l’équilibre socio-économique des communautés locales.