Malgré les assurances officielles et les dispositifs renforcés pour garantir la fiabilité des examens du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF), la session de juin 2025 a été entachée par une fuite de sujets à Bafoulabé. Le centre d’examen de Wassala est au cœur de cette affaire, avec pour conséquence l’incarcération du président du centre, un enseignant respecté dans la localité.
Une fuite survenue dans la nuit
Selon des sources concordantes, la fuite des sujets de mathématiques a été détectée dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 juin, peu avant minuit. Alertées par la diffusion de documents suspects sur les réseaux sociaux, les autorités locales ont immédiatement saisi l’administration du centre.
M. A.B.T., président du centre et enseignant de profession, s’est rendu en urgence dans son bureau après avoir consulté lesdits contenus en ligne. À sa grande consternation, il a confirmé l’authenticité des sujets circulant sur les plateformes numériques. Ces documents correspondaient aux épreuves officielles destinées aux candidats du centre de Wassala.
Une enquête ouverte, le président interpellé
Dès le lendemain, la Brigade Territoriale de la Gendarmerie de Bafoulabé a interpellé M. A.B.T. dans le cadre d’une enquête judiciaire. Auditionné, puis présenté au procureur de la République, il a été placé sous mandat de dépôt en attendant les résultats des investigations.
Les questions restent nombreuses : comment les sujets ont-ils été extraits d’un bureau censé être sécurisé ? Qui y avait accès en dehors du président du centre ? Et surtout, s’agit-il d’un acte isolé ou d’un réseau plus vaste ?
Mobilisation du corps enseignant
L’arrestation de M. A.B.T. a provoqué une onde de choc dans la communauté éducative locale. La Synergie Locale des Enseignants de Bafoulabé s’est rendue en délégation au tribunal pour apporter son soutien à leur collègue, dénonçant ce qu’ils qualifient de « procédure précipitée » avant la conclusion de l’enquête.
« Nous ne cautionnons aucune irrégularité, mais nous demandons le respect de la présomption d’innocence », a déclaré M. Diounkouta Traoré, enseignant et membre de la Synergie. « Notre collègue est connu pour son sérieux et son intégrité. Cette affaire doit être traitée avec rigueur mais aussi équité. »
Une affaire qui ébranle la crédibilité du système
Cet incident relance le débat récurrent sur la gestion et la sécurisation des examens au Mali. Chaque année, les autorités multiplient les annonces de fermeté, mais les fuites persistent, affectant la crédibilité du système éducatif national.
À Bafoulabé, au-delà du scandale, c’est la confiance d’une communauté entière qui vacille. L’enquête en cours devra faire toute la lumière sur les responsabilités, et surtout proposer des mécanismes durables pour éviter que de tels actes ne se reproduisent.