Alors que le Mali panse encore les plaies laissées par les inondations dévastatrices de septembre et octobre 2024, un signal fort vient d’être adressé par la communauté internationale. Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, ce mercredi 16 avril, un décaissement immédiat de 129 millions de dollars – soit près de 78,5 milliards de francs CFA – en faveur du Mali. Cette enveloppe d’urgence vise à accompagner les efforts de redressement du pays, lourdement éprouvé par des catastrophes naturelles aux conséquences humaines, économiques et sociales dramatiques.
Un contexte d’exception, une réponse rapide
Avec un bilan provisoire d’au moins 75 morts et plus de 250 000 personnes touchées, les récentes inondations ont ravagé plusieurs régions, mettant à rude épreuve un pays déjà fragilisé par une insécurité persistante et une pression socioéconomique chronique. Le FMI n’a pas tardé à réagir. En activant son dispositif d’assistance rapide, l’institution de Bretton Woods entend fournir un appui ciblé aux populations sinistrées et relancer les moteurs d’une économie à genoux.
Des priorités clairement établies
Selon les précisions du FMI, les fonds seront orientés vers des secteurs névralgiques. Première ligne d’action : la réhabilitation des infrastructures publiques essentielles, notamment les routes, ponts, bâtiments administratifs, systèmes d’irrigation et ouvrages hydrauliques mis hors d’usage. L’objectif est double : désenclaver les zones affectées et restaurer les conditions minimales de mobilité et de service public.
La seconde priorité concerne l’agriculture, pilier vital de l’économie malienne. L’aide prévoit des mesures concrètes pour relancer les activités agro-pastorales : appui aux agriculteurs ayant perdu leurs récoltes, reconstitution des cheptels, distribution de semences et équipements agricoles. Il s’agit ici non seulement d’alléger les souffrances immédiates, mais aussi d’endiguer les risques d’insécurité alimentaire.
Un accompagnement humanitaire renforcé
L’aspect humanitaire n’est pas en reste. Une part significative de l’enveloppe sera consacrée au relogement des déplacés, à l’approvisionnement en eau potable, à la fourniture de soins de santé de base, ainsi qu’à l’assistance alimentaire ciblée pour les familles les plus vulnérables. Le FMI insiste sur l’urgence de restaurer la dignité des populations et d’assurer leur protection dans un contexte post-catastrophe.
Bâtir la résilience pour demain
Au-delà de l’urgence, cette aide s’inscrit dans une logique de prévention. Une fraction des ressources sera ainsi investie dans des projets de résilience climatique : amélioration des systèmes d’alerte précoce, adaptation des politiques publiques aux aléas climatiques, et promotion d’infrastructures durables. L’ambition est claire : ne pas se contenter de reconstruire, mais reconstruire mieux.
Des réformes en contrepartie
Toutefois, cette bouffée d’oxygène s’accompagne de conditions strictes. En échange de ce soutien, le Mali s’est engagé à accélérer les réformes fiscales. L’élargissement de la base d’imposition, le renforcement de l’administration fiscale et l’amélioration de la gouvernance économique figurent en tête de l’agenda. Pour le FMI, ces efforts sont nécessaires pour garantir une relance pérenne et sortir d’une dépendance structurelle à l’aide internationale.
Un test grandeur nature pour les autorités maliennes
Au final, cette intervention du FMI constitue un véritable test pour le gouvernement malien, appelé à faire preuve de transparence, de rigueur dans la gestion des fonds et de responsabilité envers les citoyens. Plus qu’un simple appui financier, ce soutien représente un acte de confiance – et un levier pour refonder le contrat social autour d’un État plus résilient, plus équitable et plus proche de ses citoyens







