Hama Amadou, figure politique nigérienne de premier plan, s’est éteint ce jeudi 24 octobre à l’âge de 74 ans des suites d’une brève maladie, selon des sources proches. Leader incontesté du parti Lumana, il a été un opposant majeur au régime renversé lors du coup d’État du 26 juillet 2023.
Ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou avait passé plusieurs années en exil à la suite de sa condamnation dans une affaire de trafic de bébés. Il résidait principalement entre la France et Cotonou, au Bénin, où il bénéficiait de soins médicaux, avant de rentrer après la chute du régime.
Né le 3 mars 1950 à Youri, dans la région de Tillabéri, Hama Amadou a gravi les échelons de l’administration, occupé des postes prestigieux, dont celui de Premier ministre pour la première fois en 1995, puis à nouveau sous le président Tandja durant la Cinquième République, où il a exercé cette fonction pendant sept ans.
Participant à tous les moments politiques marquants du Niger, de la Conférence nationale de 1991 à la lutte pour la restauration démocratique en 1996, Hama Amadou a également joué un rôle clé pendant la période de la « Tazartché » en 2007. Élu plusieurs fois député, il est devenu président de l’Assemblée nationale avant d’être évincé en 2013, après avoir retiré son parti de la majorité présidentielle. Candidat à la présidence en 2016, alors qu’il était emprisonné, il a poussé le président sortant Issoufou au second tour.
Hama Amadou, malgré les tempêtes politiques et les controverses judiciaires, est resté un homme résilient. Il a incarné la lutte contre les puissants et l’injustice tout au long de sa carrière. Admiré pour son courage, même par ses adversaires les plus farouches, il a su se relever à chaque coup porté contre lui, renforçant ainsi son image d’homme incorruptible et fidèle à ses convictions.
Son décès laisse un vide dans un Niger en quête de stabilité, où il restera dans les mémoires comme un symbole d’espoir et un défenseur des sans-voix.