Le bras de fer se durcit entre le gouvernement malien et le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF). Après l’échec des discussions entamées depuis le dépôt du préavis le 2 avril dernier, le syndicat a enclenché, à compter de ce jeudi 17 avril, une grève générale de 72 heures sur l’ensemble du territoire national.
L’annonce a été officialisée par voie de communiqué en date du 16 avril. Selon les termes du document, cette première phase de débrayage s’étendra jusqu’au samedi 19 avril à minuit, sans aucun service minimum. Le ton est ferme : en l’absence d’un accord avec les autorités, une seconde grève de 120 heures sera lancée dès le mardi 22 avril, jusqu’au samedi 26 avril 2025 à minuit.
Une mobilisation déterminée autour de revendications jugées « non négociables »
Lors d’un point de presse tenu le lundi 14 avril au siège du syndicat à Bamako, le Secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun Bah, a réaffirmé la détermination de la structure syndicale à faire entendre la voix des travailleurs. « La grève est maintenue tant que les revendications ne trouvent pas de réponse satisfaisante », a-t-il martelé.
Parmi les points de discorde figure l’incarcération de plusieurs employés d’Ecobank, que le syndicat juge arbitraire. « Nos camarades ont scrupuleusement respecté les procédures bancaires. Si la réglementation ne protège plus les travailleurs, alors mieux vaut suspendre toute activité que de finir en prison », a déclaré M. Bah, visiblement ému.
Autre sujet brûlant : le licenciement massif de 158 salariés de la société UBIPHARM. Sur ce dossier, le syndicat se veut inflexible. « Ces travailleurs doivent être réintégrés. Le recours judiciaire ne saurait être une échappatoire. Le pays doit primer sur les procédures. Un mauvais compromis vaut mieux qu’un bon procès », a tranché M. Bah.
Une grève revendicative, non politique
Le SYNABEF insiste sur le caractère légaliste et social de son action. Le Secrétaire général adjoint, Abdoulaye Keita, a tenu à souligner que « la grève est un droit constitutionnel ». Il rappelle que le mouvement n’est ni dirigé contre la justice, ni contre une institution, mais qu’il vise uniquement à défendre les droits légitimes de l’ensemble des travailleurs du secteur bancaire et financier.
Dans un contexte économique déjà tendu, ce mouvement social pourrait avoir des conséquences importantes sur l’activité bancaire et commerciale du pays. Le SYNABEF, quant à lui, appelle ses militants à une mobilisation totale et au strict respect du mot d’ordre.
La balle est désormais dans le camp des autorités.