Les forêts classées sont cruciales pour la conservation de la biodiversité en Afrique de l’Ouest, et leur rôle dans la lutte contre le changement climatique est indéniable. Pourtant, malgré leur importance écologique, certains pays de la région attribuent des permis d’exploitation minière à des multinationales au sein de ces espaces protégés, contredisant ainsi leurs engagements en faveur de la préservation environnementale. Ces décisions menacent l’équilibre écologique et compromettent les efforts de régulation du climat, essentiels pour l’adaptation des populations rurales majoritairement agricoles aux impacts du changement climatique. En analysant les données disponibles en open data, on constate que plusieurs permis d’exploitation minière industrielle ont été délivrés dans des forêts classées, notamment en Côte d’Ivoire et au Mali. Cette situation illustre un dilemme récurrent dans la gestion des ressources naturelles : le besoin de développement économique à court terme au détriment de la conservation à long terme. Ces exploitations mettent en péril les écosystèmes locaux, aggravent la déforestation et réduisent la capacité des forêts à jouer leur rôle de puits de carbone, exacerbant ainsi les effets des changements climatiques. Les aires protégées, qu’elles soient reconnues au niveau national ou inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, sont des piliers essentiels de la conservation de la biodiversité et de la lutte contre le réchauffement climatique. En régulant le climat, elles soutiennent les moyens de subsistance des populations locales, qui dépendent majoritairement de l’agriculture, et contribuent à leur résilience face aux aléas climatiques. Préserver ces aires, c’est non seulement protéger des espèces menacées et des écosystèmes fragiles, mais aussi garantir des conditions de vie durables pour les communautés rurales. La délivrance de permis miniers dans ces zones protégées pose donc un véritable défi pour les politiques de conservation en Afrique de l’Ouest et soulève des questions quant aux priorités des gouvernements face aux enjeux environnementaux mondiaux.
La loi, les mines et la loi des mines
La Côte d’Ivoire, confrontée à une déforestation sans précédent, se trouve à un carrefour entre l’exploitation de ses ressources naturelles et la préservation de ses forêts, conformément à ses engagements internationaux. En effet, le pays a initié l’exploitation minière industrielle dans ses forêts classées. La loi qui est censée encadrer cette activité entretient un flou artistique au niveau de la réglementation. D’abord, le Code minier de 2014, en son article 101, précise que les espaces compris dans un rayon de 100 mètres autour des aires protégées sont « classés comme zone d’interdiction ». L’article 114 souligne que « la prospection, la recherche et l’exploitation dans les zones d’interdiction sont soumises au consentement préalable des propriétaires, des occupants ou des communautés concernées, et l’autorisation du Ministre chargé des Mines. Les modalités de cette autorisation sont déterminées par décret ». De son côté, l’article 45 du Code forestier de 2019 stipule que tout projet ou toute activité susceptible d’entraîner le déboisement d’une partie des forêts du domaine forestier national est soumis à autorisation préalable du Ministère chargé des forêts. Le Code minier du Mali ne traite pas directement des espaces protégés dans ses articles principaux, mais il est important de noter qu’il est complémenté par des lois environnementales et des décrets spécifiques. Le nouveau Code minier de 2023 (Loi n° 2023-040 du 29 août 2023) introduit des zones stratégiques qui incluent des réserves naturelles et des espaces sensibles où l’exploitation minière peut être restreinte ou régulée pour des raisons environnementales. En parallèle, le Mali a adopté un Code de l’environnement qui vise à garantir que toute activité minière respecte les normes de protection des espaces protégés et des zones classées. Le gouvernement peut suspendre l’octroi de permis dans ces zones pour protéger l’environnement et les ressources naturelles. Quant au Mali, le Code Minier mis à jour par la loi n°2023-040 du 29 août 2023, régit toutes les activités minières, incluant l’exploitation, la recherche, et la gestion des substances minérales. Il contient des dispositions relatives à la fiscalité, aux relations avec les propriétaires fonciers, ainsi qu’à des obligations environnementales et sociales. Le code forestiermali-code-forestier.com/ est un ensemble de lois et de règlements qui régissent la gestion, l’exploitation, la protection, et la conservation des forêts dans un pays. Il vise à encadrer les activités humaines pour préserver les ressources forestières, assurer la durabilité des écosystèmes, et promouvoir une utilisation responsable des forêts. L’article 1 du Code forestier du Mali stipule que les forêts et les ressources forestières sont des biens appartenant à l’État malien. Il souligne également que l’État est responsable de la gestion, de la protection et de l’exploitation durable de ces ressources, en tenant compte des besoins des populations locales et de la préservation de l’environnement.
La loi ne parle pas spécifiquement de l’exploitation minière dans les forêts classées. Mais pour Julien Tingain, président de l’ONG Social Justice, dans ce cas d’espèces, les forêts classées pourraient être considérées comme des aires protégées. C’est ce que dit Koné Ibrahima, du service juridique de la Société de développement de forêts (SODEFOR), entreprise publique en charge de la gestion des forêts classées en Côte d’Ivoire : « Dans le Code forestier, aires protégées fait référence à réserves et parcs et il y a les forêts classées. Mais dans le Code minier, quand on parle des aires protégées, c’est tout : réserves, parcs et forêts classées ». Son de cloche différent au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Ibrahim Coulibaly, directeur général des mines et de la géologie, qui estime que les forêts classées ont « une dimension économique », assure pour sa part que le Code minier permet de faire la recherche dans les forêts classées assorties de conditions, même si ces dernières années, « le ministère des Eaux et Forêts a fait un retour pour dire qu’ils ne veulent plus ». « Cette situation prête beaucoup à confusion », souffle un agent des Eaux et Forêts, parlant de ce flou artistique concernant les forêts classées.
En tout cas, les forêts classées constituent ce que la Convention sur la diversité biologique appelle les « autres mesures de conservation efficaces par zone » définit comme des espaces gérés de façon à obtenir « des résultats positifs et durables à long terme pour la conservation in situ de la diversité biologique ».
Au Mali voisin, avec sa superficie de 1 240 190 km² et une population de 20 855 724 habitants, il y a une longue tradition minière et d’abondantes ressources minérales. Depuis 1992, le secteur minier a enregistré une forte progression au niveau des exploitations d’or de type industriel et le pays se positionne maintenant au troisième rang des producteurs d’or sur le continent Africain. L’activité minière dans son ensemble contribue de façon importante à la génération de la richesse et constitue une part croissante du Produit Intérieur Brut du pays qui s’élève à 6 %, générant ainsi 3 564 emplois, selon le document de la Politique nationale malienne de développement du secteur minier.
Mais force est de reconnaître que cette activité génère un certain nombre d’impacts environnementaux et sociaux négatifs que l’État malien a convenu de prendre en compte dans sa Politique de Développement du secteur minier adoptée en 2019 pour 5 ans.
Le secteur minier est l’objet de lois ou règlements particuliers au Mali. L’ensemble de ce corpus juridique, réglementaire et institutionnel vise à encadrer l’activité minière et assurer son développement, mais des interdictions sont pourtant bravées.
Le Code minier du Mali, qui date de novembre 2020, n’est pas très explicite sur la question des aires protégées. Cependant, l’article 72 portant Zone réglémentée évoque « les limites fixées par le gouvernement autour de zones sensibles (villages, ouvrages d’art, voies de communication, lieux culturels ou cultuels, forêts classées, cours d’eau, parcs nationaux, aires protégés) à l’intérieur desquelles l’activité minière est soumise à certaines conditions ou interdite pour des raisons d’utilité publique et/ou d’intérêt général ». Et l’article 120 du même Code stipule que la demande d’attribution d’un permis d’exploitation (de Petite ou de Grande mine) peut faire l’objet de rejet pour, entre autres raisons, le fait que « le périmètre sollicité est couvert par un titre minier autre qu’un permis de recherche du demandeur ou se situe dans une zone réglementée ».
Cinq mines industrielles en Côte d’Ivoire et trois au Mali dans neuf forêts classées
L’exploitation minutieuse des données ouvertes ou open data a donné des résultats impressionnants. Le croisement des données du cadastre minier et les limites des forêts classées est sans appel : cinq (05) permis d’exploitation minière (Or) se retrouvent dans six (06) forêts classées en Côte d’Ivoire. Il s’agit :
- Permis d’Exploitation (PE 32) exploité par BONIKRO GOLD MINE dans la forêt classée de SANGOUE à Bonikro (Divo)
- Permis d’Exploitation (PE 34) exploité par SOCIETE DES MINES DE TONGON dans la forêt classée de BADENOU (Korhogo/Ferké)
- Permis d’Exploitation (PE 37) exploité par AGBAOU GOLD OPERATIONS dans la forêt classée de TAABO à Agbaou
- Permis d’Exploitation (PE 43) exploité par AFEMA GOLD dans les forêts classées de EHANIA et de TANOE à Aboisso
- Permis d’Exploitation (PE 55) exploité par OCCIDENTAL GOLD dans la forêt classée de POUNIAKELE à Mahalé (dans le département de Kouto)
Mais comment l’attribution des permis se fait-elle dans ces forêts ivoiriennes alors qu’un comité gouvernemental veille au grain ? « La SODEFOR n’est pas représentée dans le comité qui est mis en place pour statuer. Beaucoup d’erreurs partent de là », analyse Ibrahima Koné. « C’est après l’obtention des permis et pendant les études que l’avis de la SODEFOR est demandée pour s’assurer que la zone qu’ils sont en train de solliciter n’empiète pas sur la forêt classée », poursuit Koné. En tout cas, ce Comité interministériel des mines (CIM) est composé de neuf membres représentants les services de l’administration dont le Ministère des Eaux et Forêts. Il examine les dossiers avant la délivrance des permis par décret du président de la r Depuis plusieurs années, le Mali est confronté à une problématique préoccupante liée à l’exploitation minière dans les forêts classées et les aires protégées, malgré l’interdiction formelle d’y mener de telles activités. Pour répondre à ses besoins budgétaires et promouvoir son développement économique, le gouvernement malien a attribué des permis d’exploitation à des entreprises multinationales, souvent au mépris des réglementations en vigueur sur la protection de ces zones sensibles.
Parmi les exemples les plus alarmants figure la mine d’or de Kalana, exploitée par la société SOMIKA SA, dont l’exploitation est autorisée jusqu’en 2033 sur l’aire protégée de Kalana. De même, la SOMIFI SA (Société des Mines de Finkolo) opère dans la forêt classée de Kamberke jusqu’en 2029, tandis que la SOMISY SA (Société des Mines d’Or de Syama) est active dans la forêt classée de Bagoé jusqu’en 2043. Ces projets miniers non seulement portent atteinte à l’intégrité des forêts classées, mais mettent également en péril la vie des communautés locales, notamment celles de Misseni, Fourou, Kadiana, Finkolo, Niena, Koumantou et Blendio. Les conséquences de cette exploitation irresponsable se traduisent par une dégradation environnementale accrue, menaçant ainsi la biodiversité et les ressources naturelles essentielles à la survie des populations locales. Il est impératif de trouver un équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement afin d’assurer un avenir durable pour les générations futures au Mali. Les autorités doivent être conscientes des dangers que ces activités représentent et prendre des mesures concrètes pour respecter les réglementations sur les aires protégées tout en explorant des alternatives pour le financement du développement.épublique.
En plus d’être logées partiellement dans des aires protégées, certaines mines ne respectent pas les prescriptions environnementales. Selon le rapport du Vérificateur général du Mali, en 2020, la SOMISY SA n’a pas fait d’audit environnemental depuis 2013 alors que c’est prévu pour chaque cinq ans. Elle ne respectait pas aussi les modalités de gestion des déchets polluants l’atmosphère (absence d’équipements pour les systèmes d’épuration de gaz, de poussières, de fumées, d’incinération des déchets toxiques, etc.). A titre d’exemple, selon le site malijet, les concentrations en PM10 ont atteint et même dépassé souvent 10 fois la norme de l’OMS entre 2015 et 2017. En outre, dans ses rapports annuels transmis aux autorités maliennes, selon toujours le Vérificateur général, la société omet les informations sur la nature et la quantité des déchets dangereux incinérés tout comme il n’a conclu le moindre contrat d’assurance sur la gestion des déchets dangereux, notamment pour la couverture totale de sa responsabilité contre les risques résultant du transport et de la gestion desdits déchets.
Déforestation
À partir des données de Global Forest Watch, une base de données mondiale de suivi en temps réel des forêts, nous avons réalisé des cartes afin de visualiser l’impact des activités humaines sur les forêts concernées. Entre 2001 et 2021, on observe une augmentation de la déforestation dans les forêts classées de Sangoué, Taabo, Tanoe et Ehania. Cette déforestation est matérialisée par le renforcement des points rouges sur les cartes. Nous n’avons pu réaliser des cartes pour les forêts classées de Badenou et Pouniakélé vu qu’elles sont situées dans le nord de la Côte d’Ivoire, caractérisé par une végétation de savane, où la détection des changements reste difficile à observer par des images satellites.
Cette déforestation est également due à l’activité minière. En Côte d’Ivoire, la déforestation est alarmante : le premier producteur mondial de cacao a perdu plus de 80% de ses forêts dû principalement à l’agriculture, mais aussi à d’autres activités comme l’exploitation minière qui représente (avec l’orpaillage) 8% de la déforestation, selon une étude réalisée en 2016.
Et selon l‘IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, également surnommée le GIEC de la biodiversité, les changements d’utilisation des terres et la destruction des habitats – du fait de la déforestation et de la dégradation des terres – est l’une des principales menaces sur la biodiversité.
En plus, les forêts sont des puits de carbone et contribuent à la lutte contre les changements climatiques. D’ailleurs, dans ses Contributions déterminées au niveau national (CDN), document de référence en matière de lutte contre les changements climatique de la Côte d’Ivoire, la lutte contre la déforestation et les menaces sur la biodiversité représente plus de 50% des efforts pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Au Mali, selon le rapport du Vérificateur général de 2015, la société MORILA SA a insuffisamment réalisé les reboisements prévus, car son taux de reconstitution du couvert végétal était de 16,9%.
Atténuer l’impact sur les forêts et sur les populations
Pour le directeur général des Mines et de la Géologie de Côte d’Ivoire, Ibrahim Coulibaly, aucune activité d’exploitation ne se fait dans les aires protégées en sens strict de la loi ivoirienne qui sont les parcs et réserves. Toutefois, des concessions minières sont octroyées dans les forêts classées parce que celles-ci ont « une dimension économique ». Ainsi, observe-t-il, deux actions principales sont réalisées pour compenser l’impact de l’activité minière. En phase de recherche, une convention est signée entre l’opérateur et le ministère des Eaux et Forêts ou la SODEFOR et un « replanting » est effectué dans les zones d’impact. En phase d’exploitation, une étude d’impact environnemental et social est réalisée au préalable et des actions sont proposées pour atténuer les dommages : « Et l’une des recommandations fortes qui est toujours faite quand on arrive au stade d’exploitation, c’est si une zone est reconnue comme étant une zone de forêt classée, on prend la superficie en question et on met cela comme des conditions à l’entreprise d’aller créer une autre zone de forêt équivalente, sinon même plus ». Mais l’un des défis, reste le « suivi sur le terrain », relève-t-il.
De son côté, la SODEFOR souligne que ces reboisements sont effectués par les entreprises minières. « L’exploration se fait, mais toujours avec une compensation, c’est-à-dire un reboisement. Pour beaucoup, l’exploration ne détruit pas trop le couvert végétal », soutient Ibrahima Koné. « En termes de lutte contre les changements climatiques, on est sur la même longueur d’onde : ils détruisent, mais ils réparent aussi », ajoute Didier N’Cho, chef de service aménagement à la SODEFOR. Ce forestier assure que l’un des problèmes, c’est que l’administration forestière n’a pas les mêmes fichiers que l’administration minière. Ce qui ne permet pas de déterminer clairement les limites des forêts classées. « Souvent, il y a un problème de fichier. Parce que nous avons des fichiers qui ne concordent pas forcément au fichier des autres. Donc quand les gens viennent, ils pensent qu’ils ne sont pas en forêt classée. Et quand nous faisons les études, nous montrons qu’ils sont en forêt classée », analyse Didier N’Cho. Un fichier que le ministère des Mines dit ne pas avoir. C’est pourquoi la SODEFOR estime que son absence dans la Commission interministérielle des mines est un handicap.
L’impact environnemental des activités minières au Mali et en Côte d’Ivoire, en particulier dans les forêts classées, est préoccupant et bien documenté dans divers rapports environnementaux et études scientifiques. Les mines d’or, notamment, contribuent à la déforestation, à la dégradation des sols et à la pollution des eaux. Par exemple, une étude de 2023 réalisée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) souligne que l’exploitation minière artisanale et à petite échelle dans ces pays a entraîné la destruction de vastes zones de forêts classées, perturbant les écosystèmes et menaçant la biodiversité, l’utilisation de produits chimiques tels que le cyanure et le mercure dans le traitement de l’or pose de graves risques pour la santé humaine et l’environnement. Une enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que l’exposition à ces substances est associée à des maladies graves, notamment des troubles neurologiques et des cancers .
Au Mativités minières comme celles de SOMIKA SA dans la forêt classée de Kamberke ont des effets dévastateurs sur la qualité de l’eau et la santé des écosystèmes environnants . Les impacts sont observés en Côte d’Ivoire, où l’exploitation de la mine d’or de Bonikro dans la forêt classée de Sangoué a provoqué une diminution de la biodiversité et la contamination des sources d’eau locales . Les données de la Banque rapportent que l’exploitation minière contribue à des niveaux élevés de dégradation des terres, exacerbant ainsi les problèmes de déforestation et d’érosion des sols, ce qui impacte directement les communautés locales qui dépendent de ces ressources pour leur subsistance .
Les informations collectées souurgence d’adopter des pratiques d’exploitation minière durable et de renforcer les réglementations pour protéger les forêts classées et leurs écosystèmes. Il est essentiel d’intégrer les préoccupations environnementales dans les politiques minières et d’impliquer les communautés locales dans les processus de prise de décision pour atténuer les impacts négatifs des activités minières.
Les conséquences des activités minières sur les populations humaines au Mali et en Côte d’Ivoire sont préoccupantes et largement documentées. Au Mali, une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) met en évidence que l’exploitation minière entraîne des déplacements de populations et des tensions communautaires. Environ 300 000 personnes vivent dans des zones d’extraction, et les activités minières sont souvent associées à des violations des droits humains, notamment la perte de terres agricoles et l’accès à l’eau. De plus, la pollution résultant des activités minières impacte la santé des communautés, entraînant une augmentation des maladies respiratoires et des problèmes dermatologiques. Un rapport de l’ONG « Human Rights Watch » révèle que l’exploitation aurifère en cote d’ivoire a provoqué des violations des droits humains, y compris des expulsions forcées de communautés. Près de 15 000 personnes ont été déplacées à cause des activités de grandes entreprises minières. Les populations vivant à proximité des mines souffrent également de la contamination de leurs sources d’eau, ce qui aggrave les problèmes de santé publique. Le rapport souligne que l’insuffisance des réglementations environnementales et des mécanismes de compensation renforce la vulnérabilité des communautés touchées. Les impacts environnementaux et sanitaires des activités minières au Mali et en Côte d’Ivoire suscitent de vives inquiétudes. Au Mali, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 3 millions de personnes vivent à proximité de sites miniers, exposées à des substances toxiques telles que le mercure et le cyanure. Cela a conduit à une hausse des maladies respiratoires et neurologiques, ainsi qu’à des cas de malformations congénitales. Entre 2008 et 2020, plus de 200 décès liés à l’utilisation de mercure dans l’artisanat minier ont été signalés.En Côte d’Ivoire, une étude de 2019 a révélé que l’exposition aux produits chimiques utilisés dans les mines a causé des maladies respiratoires chez 30 % des travailleurs miniers, avec des cas d’intoxication aiguë signalés. La contamination des sources d’eau par ces produits chimiques a également entraîné des problèmes de santé dans les communautés environnantes, notamment des diarrhées et des infections cutanées. Les conséquences des mines sur la santé publique sont donc alarmantes et nécessitent une attention urgente afin de protéger les populations vulnérables.
Stratégies de Préservation des Forêts et d’Exploitation Durable des Ressources au Mali et en Côte d’Ivoire
Pour protéger efficacement les forêts tout en exploitant les ressources naturelles au Mali et en Côte d’Ivoire, il est essentiel d’adopter des recommandations inspirées des pratiques internationales réussies. Par exemple, le Costa Rica a instauré un système de paiements pour services environnementaux (PSE) qui incite les propriétaires fonciers à conserver et restaurer les forêts, permettant ainsi de maintenir la biodiversité tout en générant des revenus durables. Ce modèle peut être adapté aux contextes maliens et ivoiriens en promouvant des initiatives similaires où les communautés locales sont récompensées pour leurs efforts de conservation. De plus, la mise en œuvre de zones de protection strictes, comme celles établies dans les parcs nationaux du Canada, combinée à des pratiques d’exploitation durable des ressources, peut garantir que les activités économiques ne compromettent pas l’intégrité des écosystèmes. En outre, l’intégration de la gestion communautaire des ressources naturelles, comme cela a été fait en Namibie avec la conservation des zones rurales, pourrait renforcer l’implication des populations locales dans la gestion des forêts, assurant ainsi une exploitation responsable et bénéfique pour tous. En investissant dans la formation et la sensibilisation des acteurs locaux sur les techniques d’agriculture durable et d’exploitation forestière responsable, et en favorisant des partenariats entre le gouvernement, les ONG et le secteur privé, le Mali et la Côte d’Ivoire pourraient établir des pratiques exemplaires qui protègent leurs forêts tout en soutenant le développement économique.