Une nouvelle tension politique a éclaté ce dimanche dans la capitale malienne, où des jeunes proches des autorités de la transition ont empêché la tenue d’une conférence de presse organisée par le Collectif des jeunes pour le respect de la Constitution, à la Maison de la presse.
Prévue pour alerter l’opinion nationale sur les risques de dérives autoritaires et plaider pour le respect de la légalité constitutionnelle, la conférence n’a pu se tenir que brièvement. Le collectif a néanmoins eu le temps de lire un manifeste dans lequel il réaffirme son engagement en faveur des principes démocratiques et de la transparence du processus de transition, appelant à des élections régulières et à un strict respect de la Constitution.
Mais l’événement a rapidement tourné court. À l’extérieur du bâtiment, une foule de jeunes manifestants, arborant des slogans favorables à la junte – « Vive Assimi Goïta », « Vive la transition » – a tenté de forcer l’entrée. Face à la menace d’un affrontement entre les deux camps, les forces de sécurité, déployées en nombre, ont décidé de disperser les participants et d’évacuer la salle.
« Par mesure de précaution, nous avons procédé à l’évacuation des lieux », a déclaré un responsable de la police sur place, cité par maliweb.net. L’intervention a permis d’éviter des échauffourées, bien que les manifestants pro-transition aient continué de faire pression aux abords de la Maison de la presse, refusant de se disperser.
Vers 16 h 05, la police a fini par ordonner l’évacuation totale des lieux, y compris des journalistes et du personnel, sans recourir à des moyens coercitifs tels que le gaz lacrymogène.
Cet incident fait suite à un événement similaire survenu la veille au Palais de la culture, où des partisans de la transition avaient déjà interrompu un rassemblement prévu par des formations politiques. Un membre du collectif déclare que « le combat pour la démocratie va se poursuivre » et annonce la tenue prochaine d’une réunion stratégique pour déterminer les actions à venir.