Lors du Forum ministériel Russie-Afrique à Sotchi, réunissant des ministres des Affaires étrangères de divers pays africains et de la Fédération de Russie, Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, a tenu des propos percutants. Il a accusé certaines puissances étrangères d’entretenir des liens avec des groupes terroristes opérant au Sahel, qu’il qualifie de forces « déstabilisatrices ».
Dans son discours, le ministre malien a dénoncé l’utilisation du terrorisme par certains États comme un moyen de déstabilisation politique dans la région. « Au Sahel, et notamment au Mali, le terrorisme est fabriqué et soutenu par des puissances coloniales. C’est un instrument de déstabilisation et de changement de régime », a-t-il affirmé. Il a particulièrement visé la France, l’Ukraine et des médias occidentaux qu’il accuse de relayer les messages de groupes terroristes.
M. Diop a notamment critiqué la chaîne française France 24 pour ses interviews de leaders terroristes affiliés au JNIM (Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans) et à AQMI. « Un média français devient le porte-voix du terrorisme, offrant une tribune à des chefs terroristes et exposant leur alliance avec d’autres acteurs déstabilisateurs », a-t-il déclaré.
Accusations contre l’Ukraine
Le ministre a également reproché à l’Ukraine de soutenir des tentatives de déstabilisation au Mali. « Le Mali met en garde contre toute tentative de déstabilisation par l’Ukraine, en collaboration avec certains États voisins. Tout soutien à l’Ukraine sera perçu comme un appui au terrorisme international », a prévenu M. Diop.
Selon lui, cette déstabilisation vise à freiner la quête de souveraineté des peuples et dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger. « Ces actions cherchent à imposer une domination et à mettre en place des régimes soumis », a-t-il dénoncé.
Opposition aux politiques impérialistes
Dans une attaque contre le néocolonialisme, Abdoulaye Diop a rappelé que l’Afrique demeure sous l’emprise d’anciens systèmes coloniaux, citant le franc CFA comme un moyen de domination économique. « Le colonialisme est toujours présent en Afrique. Nos nations sont contrôlées via des outils comme le franc CFA, utilisés pour maintenir l’influence des anciennes puissances coloniales », a-t-il soutenu.
Il a rejeté les accusations selon lesquelles la Russie chercherait à imposer une domination au Mali, soulignant que « la Russie n’a aucun passé colonial en Afrique » et démentant les allégations de subordination du Mali à cette puissance.
Coopération entre le Mali et la Russie
Abdoulaye Diop a salué l’appui russe, particulièrement dans les domaines de la défense et de la sécurité. Il a mis en avant le soutien de la Russie dans l’équipement militaire et la formation des Forces de Défense et de Sécurité maliennes, consolidant les liens stratégiques entre les deux nations. « Nos convergences sur plusieurs sujets internationaux renforcent les relations mutuellement avantageuses entre nos pays », a-t-il déclaré.
Appel à de nouvelles alliances
La cyber-activiste suisse Nathalie Yamb, présente au forum, a encouragé la rupture avec les paradigmes traditionnels et appelé à des alliances respectueuses de la souveraineté africaine. « Il est crucial de dénoncer les abus et de forger des partenariats avec des nations qui respectent notre indépendance », a-t-elle souligné, incitant les Africains à se mobiliser pour soutenir ceux qui défient le néocolonialisme.
Ce discours résolu d’Abdoulaye Diop exprime la détermination du Mali à se libérer des influences extérieures néfastes tout en consolidant ses partenariats stratégiques, notamment avec la Russie.