Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a plaidé pour une implication renforcée des pays du Sahel central dans la lutte contre l’insurrection jihadiste qui sévit en Afrique de l’Ouest. Lors de la 11e réunion ministérielle de la coalition mondiale contre l’État islamique à Washington, il a souligné que le succès de la lutte contre le terrorisme dans la région dépendait de l’engagement de la Confédération des États du Sahel (AES).
M. Dussey a rappelé que le Togo, qui a récemment rejoint cette coalition, est désormais confronté à un nombre croissant d’attaques terroristes, principalement en provenance du nord, notamment du Burkina Faso. Il a donc insisté sur la nécessité d’une « sécurité collective » pour faire face à cette menace.
Au cœur de son discours, le ministre a mis en avant une lacune majeure dans la stratégie actuelle : la lutte antiterroriste en Afrique de l’Ouest ne pourra pas être efficace sans l’inclusion des pays sahéliens, en particulier le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont formé l’AES en septembre 2023. Il a déploré leur absence à cette réunion, soulignant le paradoxe de discuter de la sécurité régionale sans la participation de ceux qui sont directement concernés par la problématique terroriste.
Pour le Togo et ses voisins côtiers, intégrer ces pays sahéliens est indispensable. Le ministre a déclaré que les États côtiers « n’ont pas le choix » et doivent impliquer les nations du Sahel pour espérer vaincre le terrorisme. Il a ainsi réaffirmé que le succès de la lutte antiterroriste en Afrique de l’Ouest repose sur la collaboration de tous les acteurs régionaux, y compris ceux qui sont actuellement marginalisés dans les initiatives internationales.
La coalition internationale contre l’État islamique, créée en 2014, regroupe plus de 80 membres, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Irak, qui jouent un rôle clé dans les opérations militaires, le renseignement et la formation des forces locales. D’autres pays comme l’Allemagne, l’Arabie saoudite et la Jordanie apportent un soutien logistique et stratégique. Au sein de cette coalition, des pays africains tels que le Maroc, la Tunisie, le Nigéria et l’Égypte participent également en fournissant des renseignements et en luttant contre le terrorisme tout en aidant à des initiatives de déradicalisation.