Plus de trois ans après la rectification de la longue transition en cours au Mali, le Chef du gouvernement, Dr Choguel K Maïga, appelle à une « clarification des positions ». Il s’insurge contre « les faux soutiens » auxquels il reproche de s’adonner à la « confusion ».
Au Mali, le Premier ministre de la transition lance la traque contre des « faux soutiens de la transition ». Sans citer de noms, Dr Choguel Kokalla semble cibler des personnes au sein du train voyageur de la transition qui, selon lui, créent de la confusion. « Après les phases de changement de paradigme et de rectification, il faut de la clarification pour que le pays puisse avancer. Avant on était les premiers, mais aujourd’hui, on est les derniers à cause de la confusion », a appelé Choguel K Maïga, insistant que « les maliens ne l’accepteront pas». Le Chef du gouvernement s’offusque contre le fait que « pendant que les militaires sont en train de mourir au nord pour donner la souveraineté aux Maliens, il y a des gens qui sont dans les petits débats politiques : les problèmes d’argent, les questions de nomination ». Selon lui, tant que les militaires continuent de mourir au nord, la garde pour le changement va se tenir debout. « Elle va dire non à la confusion. Les Maliens vont imposer la clarification », prévient le chef du gouvernement.
Choguel Kokalla Maïga qui a dirigé le M5-RFP jusqu’à sa nomination à la primature en juin 2021 s’est affiché comme un rempart contre «les discours spécieux aujourd’hui» qui, selon lui, n’ont pour but que de décourager les Maliens déjà engagés dans la voix du changement. « Ces faux soutiens de la Transition dès que ça chauffe, ils vont courir en arrière», alerte le locataire de la primature , ajoutant « On ne va pas nous embrouiller avec les discours des gens qui sautent d’un régime à l’autre, des gens qui se sont battus contre le changement qui changent de veste aujourd’hui au lieu de venir qu’on collabore pour faire avancer le pays ils viennent nous dire non il faut venir nous suivre. Les Maliens ne vont pas suivre pour aller en arrière». Ce discours du Premier ministre est bien expliqué dans les termes clairs par son lieutenant Abdel Kader Maïga. « La clarification consiste à mettre hors d’état de nuire les adversaires internes de la rectification», a –t-il dit.
« On se bat contre le terrorisme »
Dans cette sortie, le Chef du gouvernement de transition a écarté toutes les options consistant à engager le dialogue avec les groupes armés terroristes. Il a vivement balayé d’un revers de mains les appels relatifs au dialogue ou des négociations avec les terroristes. « On se bat contre le terrorisme. On l’écrase et en ce moment on négocie », a-t-il affirmé. Avant de trancher « ceux qui sont en train de chanter afin de négocier avec les terroristes, on ne négociera pas avec les terroristes. Les terroristes, il faut les combattre».
Ces propos du Premier ministre sont diversement appréciés par les Maliens. Pour certains, Dr Choguel Kokalla Maïga a occulté lors de cette sortie les vrais sujets auxquels le Peuple Malien fait face. « Avec tout le respect que j’ai pour le Premier Ministre, après plus de 3 années d’exercice des responsabilités gouvernementales, il n’y a rien de mieux à nous proposer que de vouloir une clarification », a écrit Moctar Sy, membre d’un mouvement politique. A la place du nouveau concept « de la clarification », ce jeune acteur politique estime que le Mali a plus besoin aujourd’hui « des solutions concrètes aux problèmes et non des déclarations et manœuvres dilatoires ». « J’aurai voulu entendre notre Chef du Gouvernement annoncer des mesures sur la situation urgente de l’école et faire des propositions de réponses dans la gestion des inondations et précisément du soutien aux familles et concitoyens victimes », a-t-il souligné.