Lors du Sommet de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies, tenu les 22 et 23 septembre à New York, les dirigeants mondiaux ont adopté le «Pacte pour l’avenir», qui inclut des mesures visant à renforcer le rôle de l’Afrique sur la scène internationale, notamment à travers une réforme du Conseil de sécurité. Cette décision survient alors que les négociations intergouvernementales sur la réforme de cette instance se poursuivent depuis 15 ans. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a reconnu la désuétude des «institutions de paix et de sécurité» et leur incapacité à répondre aux défis actuels.
Plusieurs dirigeants africains ont exprimé leur souhait de voir le continent jouer un rôle plus central au sein des instances décisionnelles internationales. Le président kenyan, William Ruto, a appelé à corriger l’«injustice historique» de l’absence de représentation permanente de l’Afrique au Conseil de sécurité, affirmant que cette question devait être une priorité dans les réformes en cours. Faustin Archange Touadéra, président de la République centrafricaine, a plaidé pour la création de deux sièges permanents pour l’Afrique ainsi qu’un siège tournant pour les petits États insulaires en développement. Le président angolais João Lourenço a, quant à lui, insisté sur l’urgence d’adapter le Conseil de sécurité aux réalités contemporaines, appelant à une réforme également des institutions financières internationales.
De son côté, le président nigérian Bola Tinubu a rejoint ses homologues africains dans cette demande de sièges permanents pour l’Afrique au sein du Conseil de sécurité. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a également soutenu fermement cette initiative, soulignant l’importance de la représentation africaine et arabe au sein du Conseil. Le Mali, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a exprimé son soutien à cette demande africaine qu’il a qualifiée de «légitime», estimant qu’elle rendrait le Conseil de sécurité plus démocratique et adapté aux réalités actuelles.
La Guinée, représentée par son Premier ministre Amadou Oury Bah, a également soutenu cette initiative en soulignant l’importance d’accorder à l’Afrique, qui compte 54 États membres, une place à part entière dans les décisions mondiales relatives à la paix et à la sécurité. Il a également appelé à ce que les pays africains bénéficient du droit de veto au sein du Conseil de sécurité.
En parallèle, la France, par l’intermédiaire du président Emmanuel Macron, a proposé une réforme élargissant le nombre de membres permanents du Conseil de sécurité à 10, incluant le Japon, l’Inde, l’Allemagne, le Brésil et deux États africains. Cette idée est soutenue par les États-Unis, bien que Washington s’oppose à l’octroi du droit de veto à ces nouveaux membres. La question demeure désormais de savoir quels pays africains obtiendront ces sièges permanents et s’ils représenteront le continent africain dans son ensemble ou seulement leurs propres nations.