Les jardiniers aussi sont victimes !
On aura tout vu à Bamako ! Les malfrats n’épargnent personne, mais heureusement, la police veille. Jusqu’à récemment, les jardiniers et maraîchers de la périphérie de la capitale subissaient une vague de cambriolages. Ces criminels ciblaient les paysans pour voler leurs outils de travail, compromettant ainsi leur unique source de revenus.
Outre les maraîchers, les quincaillers spécialisés dans la vente d’outils champêtres étaient également touchés. Des pompes, perceuses, groupes électrogènes, panneaux solaires et autres équipements utilisés dans les champs et jardins potagers étaient régulièrement dérobés. Les victimes étaient principalement localisées dans des zones maraîchères comme Banankoro, Sanankoroba, Diatoula, Sénou, Tabakoro, et Nguana. Ces vols étaient un coup dur, surtout en période d’hivernage, car les produits de ces jardins périurbains sont très prisés par les hôtels, restaurants, et même les familles.
Face à l’ampleur du phénomène, le Commissaire Boubacar Doumbia, en charge du commissariat de Niamakoro, a pris les choses en main. Après avoir obtenu l’autorisation de sa hiérarchie, il a mobilisé une équipe de la Brigade de Recherche (BR) pour traquer les suspects. Le vendredi 2 août 2024, sous la direction de l’Adjudant Chef de Police Aboubacar Sidiki Touré, la BR a interpellé un individu pour vol à main armée. L’homme, un électricien de 31 ans nommé Enock, résidant à Banankoro, a été conduit devant le commissaire Doumbia.
Lors de la perquisition à son domicile, la police a retrouvé un arsenal impressionnant, notamment un pistolet de type CANICK, dix munitions pour pistolet automatique, deux panneaux solaires, divers outils de désinstallation, un groupe électrogène, des têtes de pompes de forage, un pulvérisateur, un stabilisateur, une batterie blindée pour panneaux solaires, et deux convertisseurs, entre autres objets.
Interrogé, le suspect a admis être un voleur actif dans les champs et jardins potagers, expliquant son mode opératoire : il se rendait la nuit, braquait les gardiens et travailleurs avec une arme à feu, les ligotait, puis dérobait tout ce qui l’intéressait, y compris parfois les récoltes disponibles. Il a confessé avoir opéré dans une quarantaine de champs et jardins potagers.
Enock a également dénoncé son complice, « Soumi », un boutiquier de 30 ans domicilié à Sénou/Sibiribabougou, qui a rapidement été interpellé et a reconnu les faits. Les deux hommes ont ensuite dénoncé leur receleur, Bourama, employé de commerce résidant à Yirimadio, qui a avoué avoir reçu plusieurs pompes de forage, panneaux solaires, groupes électrogènes et autres objets volés, qu’il stockait dans un magasin à Dibidani.
Cette opération a permis de mettre fin à une série de vols qui causait de lourdes pertes aux maraîchers et autres victimes.