Pour mieux évaluer l’ampleur des Violences Basées sur le Genre (VBG) dans les établissements scolaires et universitaires, ainsi que pour approfondir la compréhension de leurs différentes manifestations, l’Institut National de la Statistique (INSTAT), en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a réalisé une étude exhaustive.
Les conclusions de cette étude, très attendues par le grand public, ont été dévoilées le mercredi 2 octobre 2024 à l’hôtel Azalaï, lors d’un atelier de dissémination intitulé : « Étude sur les déterminants des violences basées sur le genre en milieu scolaire et universitaire dans les régions couvertes par le programme Initiative Spotlight ».
Cet événement a été présidé par M. Drissa Bakayoko, Conseiller Technique en charge des questions de genre au Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en présence de Dr Issa Bouaré, Directeur Général adjoint de l’INSTAT, de Mme Caroline Muller du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), ainsi que de plusieurs autres personnalités. La présentation des résultats a permis aux participants, ainsi qu’aux acteurs engagés dans la lutte contre les VBG, de mieux saisir l’ampleur du phénomène, notamment dans les milieux scolaires et universitaires des régions couvertes par le programme.
Le principal objectif de cette étude est de fournir au Gouvernement du Mali, ainsi qu’aux différents acteurs concernés, des données fiables sur l’étendue des violences basées sur le genre dans ces environnements.
L’enquête a été menée dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, ainsi que dans le district de Bamako, incluant les communes urbaines des chefs-lieux et les zones rurales avoisinantes. La méthodologie adoptée combinait à la fois des approches quantitatives et qualitatives.
Selon M. Drissa Bagayoko, les VBG constituent un enjeu majeur de santé publique, ayant un impact négatif sur le développement du pays. Il a précisé que les principales victimes sont en majorité des femmes et des filles. L’étude, réalisée auprès de 11 200 élèves et étudiants, a permis à l’INSTAT et à l’UNFPA de mieux comprendre l’ampleur de ce fléau dans les milieux scolaires et universitaires.
Dr Issa Bouaré a déclaré que cette étude, la première de ce genre, est le fruit d’un travail méticuleux et d’un engagement collectif. Elle met en exergue une réalité préoccupante qui nécessite l’attention de tous. L’étude révèle que 27,3 % des élèves et étudiants interrogés ont été victimes de VBG, avec les taux les plus élevés enregistrés dans les régions de Kayes (35,2 %) et de Sikasso (34,9 %).
Mme Caroline Muller de l’UNFPA a salué les résultats de cette enquête, soulignant l’importance des données statistiques désagrégées, un axe prioritaire pour l’organisation.