Dans une déclaration ferme, Umaro Sissoco Embalo a réaffirmé son engagement à lutter contre le trafic de drogues et a dénoncé les accusations qu’il juge comme étant des manœuvres politiques orchestrées par ses adversaires.
La Guinée-Bissau, un petit pays d’Afrique de l’Ouest, se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une controverse liée au trafic de stupéfiants. Alors que le pays lutte pour se débarrasser de son image de « narco-État », une récente saisie de cocaïne a ravivé les tensions politiques.
Le président Embalo a utilisé une rencontre informelle avec la presse pour répondre aux accusations portées par ses opposants, affirmant son intégrité et sa détermination à combattre le trafic de drogue. Il a souligné que la saisie récente de drogue par le Sénégal voisin n’avait pas provoqué une agitation médiatique similaire à celle suscitée par les accusations à son encontre. Il a suggéré que l’affaire le concernant est instrumentalisée à des fins politiques.
Le samedi précédent, la police judiciaire bissau-guinéenne a intercepté un jet privé transportant 2,6 tonnes de cocaïne en provenance du Venezuela. Les cinq passagers latino-américains à bord ont été arrêtés et présentés au procureur de la République. Cette saisie a alimenté les débats en Guinée-Bissau, certains opposants accusant le président Embalo d’être impliqué dans cette affaire.
En réponse aux accusations, notamment celles de Nuno Nabiam, Braima Camara et Domingos Simoes Pereira, le président a catégoriquement nié toute implication dans le trafic de drogues. « Que Nuno Nabiam m’accuse d’être un trafiquant ne me trouble pas, et je ne répondrai pas à ses accusations, ni à celles de Braima Camara ou Domingos Simoes Pereira », a-t-il déclaré, choisissant de ne pas entrer dans une polémique qu’il juge infondée.
Pour contrer ces accusations, Embalo a mis en avant son bilan diplomatique. Il a rappelé avoir été invité à de nombreuses occasions aux États-Unis, en Chine, en Espagne et en France pour des visites officielles, affirmant que ces invitations seraient improbables si les accusations portées contre lui étaient fondées.
Le président a réitéré son engagement dans la lutte contre la drogue et la corruption, se rappelant d’une conversation avec un certain Soares. « Soares m’a dit : ‘En te lançant dans la lutte contre ces fléaux, prépare d’abord ton propre camp et sois prêt à le confronter’. C’est pourquoi je dis souvent que même si je dois rester seul, je ne reculerai pas, car je refuse de m’embarquer dans l’illégalité », a-t-il déclaré.
À l’approche de la fin de son mandat, Embalo a exprimé son désir de voir son successeur faire preuve de « plus de dignité et de sérieux », avec « des valeurs encore plus fortes ». Il a fermement affirmé qu’aucun de ses actuels opposants ne le remplacerait, promettant que la Guinée-Bissau ne serait pas « laissée à l’anarchie » après son départ.