La première édition du rapport de la Banque mondiale, publiée le 3 octobre 2024, met en lumière « les lacunes de mise en œuvre qui entravent le climat des affaires dans 50 économies » à l’échelle mondiale. Remplaçant l’ancien projet « Doing Business », ce nouveau rapport intitulé « Business Ready » évalue le climat des affaires dans ces économies à l’aide d’un ensemble de données riche, comprenant 1 200 indicateurs par économie, permettant d’identifier les domaines nécessitant des améliorations et de promouvoir des réformes.
Le rapport évalue également les conditions réelles auxquelles les entreprises sont confrontées, révélant des variations significatives entre les différentes économies étudiées. Au fil des trois prochaines années, le rapport devrait s’étoffer pour inclure environ 180 économies d’ici 2026, fournissant ainsi un outil de référence et de comparaison à l’échelle mondiale.
Il ressort de ce rapport que, dans le domaine de l’environnement des affaires, les économies obtiennent généralement de meilleurs résultats en matière de réglementation et de fourniture des services publics essentiels au progrès économique. Dans presque toutes les économies évaluées cette année, la qualité du cadre réglementaire est jugée supérieure à celle des services publics destinés à favoriser le respect des règles par les entreprises.
Le rapport souligne que « ces lacunes dans la mise en œuvre empêchent les entreprises, les travailleurs et la société dans son ensemble de profiter pleinement des avantages d’un bon climat des affaires ». Sur une échelle de 0 à 100, la note moyenne pour la qualité du cadre réglementaire atteint 65,5, indiquant que les économies ont parcouru environ deux tiers du chemin vers un environnement des affaires optimal. En revanche, le score pour les services publics n’est que de 49,7, soit environ la moitié de ce qu’il devrait être. Cet écart est observable à tous les niveaux de revenus et dans toutes les régions, bien qu’il soit le plus faible dans les économies à revenu élevé, tandis qu’il est le plus marqué en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient.
Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Économie du développement, affirme que « la démographie, l’endettement et les conflits pèsent sur la croissance économique, et que l’on ne peut avancer qu’en mobilisant l’ingéniosité du secteur privé ». Il insiste sur la nécessité de conditions favorables, c’est-à-dire un climat d’investissement propice à la réalisation des miracles économiques que les entrepreneurs peuvent accomplir si on leur en donne l’occasion.
Le rapport « Business Ready » fournit aux gouvernements les informations nécessaires pour établir un environnement propice permettant aux entreprises de générer de la prospérité pour leurs actionnaires, consommateurs et travailleurs, tout en respectant l’environnement. L’institution financière mondiale explique que ce rapport, successeur de « Doing Business », propose une évaluation plus équilibrée et transparente du climat des affaires et de l’investissement, s’appuyant sur les recommandations d’experts provenant de divers horizons, y compris le gouvernement, le secteur privé, la société civile et le milieu académique.
Une feuille de route est ainsi proposée au bénéfice des entreprises, des travailleurs et de la société dans son ensemble. Par exemple, le rapport révèle qu’il faut entre trois et 80 jours pour enregistrer une entreprise nationale et jusqu’à 106 jours pour une entreprise étrangère. De plus, les entreprises souffrent en moyenne de quatre coupures d’électricité par mois, ce qui peut grimper jusqu’à 22 dans certains pays. Quant à la résolution judiciaire d’un différend commercial, elle prend en moyenne un peu plus de deux ans, avec des délais variant de 105 jours à près de cinq ans.
Norman Loayza, directeur de la cellule Indicateurs de la Banque mondiale et responsable du projet « Business Ready », précise que « les économies riches offrent en général un environnement plus favorable aux entreprises, mais cela n’est pas une condition indispensable pour établir un bon climat d’affaires ». Il note également que les économies à revenu faible ou intermédiaire peuvent également créer un environnement très propice aux affaires. Des pays comme le Rwanda, la Géorgie, la Colombie, le Viet Nam et le Népal se distinguent par leurs bons résultats dans divers domaines, qu’il s’agisse de la qualité de la réglementation, de la solidité des services publics ou de l’efficacité globale du système.