Une correspondance signée par le lieutenant-colonel Ousmane Sory Touré, doyen des secrétaires généraux, adressée au ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, en date du lundi 28 octobre 2024, a annoncé l’arrêt de travail des surveillants de prison à partir de ce mardi 29 octobre. Cette décision intervient 72 heures après la disparition du Commandant Daouda Konaté, secrétaire général de la section syndicale des surveillants de prison, et de M. Famoussa Fomba, infirmier à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako (MCA) et membre de la section syndicale de la justice.
Dans la lettre adressée au ministre, la Synergie des Sections Syndicales des Surveillants de Prison et du Syndicat Autonome des Surveillants de Prison du Mali exprime sa profonde inquiétude concernant la disparition de leurs camarades syndicalistes. En solidarité avec eux, la Synergie a décidé d’observer un arrêt de travail jusqu’à leur libération. Cette action vise à faire entendre la voix du syndicat et à réclamer justice pour leurs collègues disparus.
La Synergie exhorte les autorités du pays à tout mettre en œuvre pour assurer le retour sain et sauf de leurs camarades auprès de leurs familles.
Conséquences de cet arrêt de travail sur le système judiciaire et les détenus
Bien que cet arrêt de travail soit reconnu comme un droit syndical, il suscite des inquiétudes chez certains observateurs, notamment parmi les défenseurs des droits humains. En effet, durant cette grève, plusieurs services essentiels seront suspendus dans les différentes maisons d’arrêt du pays :
Suspension des visites sociales et familiales.
Arrêt des extractions judiciaires et administratives.
Interruption des transfèrements judiciaires et administratifs.
Arrêt des consultations médicales extérieures, sauf en cas d’urgence.
Suspension de l’exécution des mandats de justice et des ordres de libération.
Arrêt du traitement des courriers entrants et sortants.
Limitation de la réception des plats venant de l’extérieur aux heures de 8h à 13h.
Cet arrêt de travail jusqu’à nouvel ordre risque donc d’avoir des répercussions importantes sur la gestion des détenus, l’accès à la justice, et les relations avec les familles des détenus.