Le PM de la rectification a-t-il décidé de mettre les pieds dans le plat de transition. Rien n’est moins sûr, à en juger par une sortie tonitruante, le samedi 16 novembre, à la faveur du meeting de commémoration de la reprise de la capitale des Ifoghas des mains de la CMA. Lors de cette apparition publique, qui pourrait être sa dernière en tant que PM, le président du Comité stratégique du M5-RFP n’y est point allé par le dos de la cuillère en fustigeant, sans ménagement, ses employeurs. La question est de savoir si cette stratégie audacieuse sera suffisante pour dissuader les colonels qui se sont dotés de galons pour se hisser à la tête de la hiérarchie militaire.
Mais pourquoi cette sortie du PM et quid du timing, s’interrogent à juste titre les observateurs curieux ? Selon nos sources, son départ, maintes fois annoncé et reporté, est cette fois-ci bel et bien acté. De mêmes sources, le chef de l’Etat l’en avait même informé au lendemain de son élévation à la dignité de Grand Officier de l’Ordre National du Mali. Cette distinction, ajoute notre source, n’était qu’une manière pour le chef de l’Etat de lui rendre les honneurs pour les trois années passées à la tête du Gouvernement. Seulement voilà : il semble que Choguel Maïga, malgré sa mise à l’écart pour les grandes décisions sur la vie de la nation ainsi que sur les orientations de la Transition doublé d’un sevrage budgétaire, préférerait continuer à porter une casquette dépourvue de toute consistance. En tout cas, contrairement aux autres membres du M5 – dont la plupart sont réduits au silence depuis les quatre murs d’une prison où poussé à l’exilé, avec la bénédiction du même Pm, Choguel Maïga refuse de raser les murs. Ses proches soutiennent qu’au même titre que les militaires il n’a pas démérité et a joué un premier rôle dans l’avènement de la Transition. Il est par conséquent inadmissible qu’il se retire au profit d’artistes de la 25e heure.
Protégé selon nos sources par l’un des Généraux, cette sortie de Choguel pourrait également sonner le déclic d’un vent nouveau de redressement de la Transition, après une rectification presque.
Comme quoi, l’opposition malienne peut se réjouir d’avoir un nouveau chef de file, prêt à reprendre la lutte là où il l’avait laissée pour le costume de Premier ministre.