La rentrée scolaire, initialement prévue pour le mardi 1er octobre 2024, a finalement été reportée au 4 novembre par le gouvernement, selon l’annonce faite par le ministre de l’Éducation nationale, Amadou Sy Savané, le lundi 30 septembre. Ce report a été justifié par l’état de catastrophe nationale déclaré le 23 août en raison des inondations qui touchent le pays depuis le début de la saison des pluies.
Ces dernières semaines, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer ce report, notamment en raison du fait que de nombreux établissements scolaires, dans certaines régions, sont encore occupés par des familles sinistrées. Le week-end dernier, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes (CECOGEC) a rapporté que, depuis le début des inondations jusqu’au jeudi 26 septembre, le Mali a enregistré 591 cas d’inondation, entraînant 75 décès, 148 blessés, et touchant 250 305 personnes, dont 69 029 femmes et 69 215 enfants.
Les inondations ont également causé l’effondrement de 36 638 maisons. Malheureusement, le CECOGEC a averti que le danger persiste : « Les risques d’inondations restent très élevés sur une grande partie du pays, avec des pluies orageuses de modérée à forte intensité attendues. »
Bien que cette décision soit jugée opportune, elle arrive tardivement pour de nombreux parents, enseignants et responsables d’écoles privées qui se préparaient à la rentrée du 1er octobre. Un enseignant a exprimé son mécontentement : « Il n’est pas responsable de prendre une telle décision à quelques heures de la date prévue. » Cette opinion est largement partagée par les citoyens interrogés sur la décision gouvernementale.
Un médecin généraliste a également souligné : « Nous savions tous que reprendre les cours dans ces conditions serait difficile. En plus de la présence de sinistrés dans de nombreuses écoles, l’ouverture des classes exposait les enfants à des dangers, alors que les pluies se poursuivent et que les risques d’autres catastrophes naturelles demeurent. Il semble que nos décideurs se préoccupent peu de la réalité en dehors de Bamako, et ils prennent des décisions sans tenir compte de la situation dans le reste du pays. Il était clair que ce n’était pas le bon moment pour rouvrir les écoles. »
En fin de compte, plusieurs interlocuteurs reconnaissent que ce report pourrait engendrer plus de problèmes qu’il n’en résout, puisque beaucoup s’étaient préparés à la reprise des cours le 1er octobre malgré les circonstances.