À l’occasion de la conférence de clôture du Maouloud 2024, au cours de laquelle la Fédération Internationale de l’Ançar Dine (FIDA) a dressé le bilan de son organisation, le guide Ousmane Chérif Madani Haïdara a abordé plusieurs sujets d’actualité concernant le Mali. Cette rencontre s’est tenue le mardi 24 septembre 2024 à son domicile à Banconi. Parmi les thématiques évoquées, le cas des onze leaders politiques détenus depuis plusieurs mois a retenu l’attention, pour la libération desquels Haïdara aurait été sollicité.
Comme à l’accoutumée et conformément à la volonté du conférencier, aucune question n’a été éludée. Haïdara a confirmé que de nombreuses personnes se sont adressées au Haut Conseil Islamique (HCI) afin qu’il s’implique dans la libération des leaders politiques détenus. Selon lui, plusieurs acteurs du gouvernement et du système judiciaire ont été contactés dans ce cadre. Toutefois, il a regretté qu’aucun résultat n’ait été obtenu jusqu’à présent. « Le Haut Conseil a fait tout ce qu’il pouvait », a-t-il déclaré, tout en soulignant que, comme tout un chacun, ils ne peuvent infléchir une décision, sauf si leurs interlocuteurs acceptent par respect leurs démarches.
Concernant la candidature d’un autre leader à la présidence du HCI, Haïdara a affirmé qu’il ne voit aucun problème à cela, car chaque leader est libre de se présenter. Toutefois, il a révélé que le bureau national fait face à des difficultés financières, rendant impossible le renouvellement des bureaux régionaux. Il a d’ailleurs été sollicité pour un prêt en attendant un soutien financier du gouvernement.
Au sujet des rumeurs de détournement de fonds au sein du HCI, Haïdara a exprimé sa confiance envers son vice-président, Kantao. Pour sa part, il a affirmé ne pas être impliqué dans la gestion des fonds, mais il donne son accord pour des dépenses lorsque le consensus est établi.
Évoquant les actes de blasphème contre le Prophète (PSL) sur les réseaux sociaux, Haïdara a déconseillé de répondre par la violence, privilégiant plutôt des réponses argumentées. « Le combat de l’islam se mène désormais par des arguments convaincants, non par l’épée », a-t-il souligné. Il a également annoncé la création d’une plateforme interactive regroupant des experts du Coran et des Hadiths, qui sera dédiée à répondre en temps réel aux questions sur l’islam et la vie du Prophète.
Sur la question de la sécurité, Haïdara a une nouvelle fois exhorté les autorités à prendre des mesures pour protéger la population et leurs biens, soulignant qu’il est impératif de ne rien négliger.
Maouloud 2024 en chiffres
D’après les estimations de la Commission d’organisation des Ançars, le Maouloud a rassemblé cette année environ 2.024.784 participants, dont 112.146 hommes et 108.146 femmes. Trente-deux pays ont pris part à l’événement, 55.107 prêches ont été effectués et 84.535 prestations de serments ont eu lieu. Le budget total de l’édition 2024 a été évalué à plus de 1.150.315.520 FCFA.