Crise à la Compagnie Malienne de Navigation Fluviale (COMANAF) : Les travailleurs en détresse depuis l’attaque du bateau Tombouctou
Depuis l’attaque du bateau Tombouctou le 7 septembre 2023, les activités de la Compagnie malienne de navigation fluviale (COMANAF), anciennement Comanav, peinent à redémarrer, laissant les employés sans salaire depuis trois mois, selon les déclarations du syndicat de la compagnie. Ce dernier a lancé un cri de détresse en sollicitant l’intervention de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM).
En effet, un an après cette attaque survenue à Zahroy, à environ trente kilomètres de Gourma-Rharous, dans la région de Tombouctou, les bateaux de la COMANAF restent toujours à quai, malgré plusieurs tentatives infructueuses de relance des activités. Cette situation a des répercussions très négatives sur les finances de l’entreprise, provoquant des retards de salaire pour les employés, comme l’a signalé la section syndicale. Lors d’une récente intervention sur Renouveau TV, le porte-parole du bureau syndical, Mohamed Keita, a exprimé que les agents sont privés de salaire depuis trois mois, malgré les démarches entreprises auprès des autorités de la transition, y compris la ministre des Transports et des infrastructures. Le syndicat appelle les autorités à soutenir les travailleurs afin de sortir de cette crise. Il exige la reprise de la navigation pour soulager le personnel dont les conditions de vie se détériorent chaque jour. De plus, le porte-parole a souligné que les droits des travailleurs à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) ont été suspendus, aggravant ainsi leurs conditions de vie.
Saisine de l’UNTM
Dans une lettre datée du 20 septembre 2024, la section syndicale de la COMANAF, affiliée au Syndicat national des transports (SNT), a saisi l’UNTM pour attirer l’attention sur la crise que traverse la société de navigation depuis l’attaque du bateau Tombouctou. Dans la correspondance n°001/COMANAF/SS-UNTM/2024, le syndicat a indiqué que la situation s’est gravement détériorée. En raison d’un manque de trésorerie, la COMANAF est incapable de respecter ses obligations sociales, notamment le paiement des salaires et des cotisations sociales. Malgré les démarches répétées des syndicats et de la direction générale, la situation demeure critique. Les employés sont désormais sans salaire depuis plusieurs mois et privés des prestations de l’AMO en raison du non-paiement des cotisations.
Le syndicat a également rappelé la promesse de reprise faite par les autorités lors du Conseil des ministres du 14 août 2024. Il a précisé que l’ouverture de la campagne annoncée dans le communiqué de ce Conseil n’est toujours pas effective, provoquant une psychose parmi les travailleurs de la COMANAF. La section syndicale a donc exhorté M. Katilé à plaider auprès des autorités compétentes pour obtenir un soutien financier afin d’assurer le fonctionnement de la COMANAF, y compris le paiement des salaires.