Dans une directive effective dès sa signature, le gouverneur du district de Bamako a ordonné la fermeture des marchés à bétail de la capitale. Cette décision, motivée par des préoccupations d’ordre public, a pour but de renforcer la sécurité et de contribuer à la lutte contre le terrorisme dans la région.
Face à des attaques simultanées revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, branche locale d’Al-Qaida, qui ont ciblé l’école de gendarmerie de Faladié et la base aérienne 101 de l’armée de l’air à Sénou, les autorités ont décidé d’adopter des mesures strictes pour préserver l’ordre public.
Dans un communiqué, le gouverneur Abdoulaye Coulibaly a annoncé que, dès le 19 septembre 2024, les marchés à bétail concernés par cette fermeture sont ceux de Lafiabougou-Koda, Sabalibougou, Faladié-Solola, Faladié-Zone aéroportuaire, Niamana, Djélibougou et la Zone industrielle. Des informations indiquent que ces marchés, en plus d’être des lieux de criminalité, seraient également des refuges pour des groupes terroristes. Selon des sources concordantes, certains des auteurs des attaques de la semaine dernière auraient infiltré la capitale en passant par ces marchés, notamment ceux de Faladié-Solola, Faladié-Zone aéroportuaire et Niamana.
Dans la nuit du 19 au 20 septembre, une opération de l’armée a été menée dans les marchés à bétail de Faladié-Solola et de Faladié-Zone aéroportuaire, où des fouilles approfondies ont été effectuées et se poursuivent.
Pour reloger les personnes déplacées par la fermeture des marchés, le gouverneur a annoncé que des sites alternatifs sont actuellement en cours de prospection. Les zones ciblées incluent Sanankoroba, Zantiguila, le Dral de Kati, ainsi que des localités sur les routes de Guinée et de Koulikoro.
Cette fermeture soudaine a provoqué l’indignation et la colère au sein de l’interprofession bétail-viande. Pour apaiser les tensions, le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Bah, a rencontré le 20 septembre 2024 les acteurs du secteur. Lors de cette rencontre, il a expliqué les raisons de cette décision, en précisant qu’elle ne visait aucune catégorie de personnes, ni les éleveurs ni les marchands à bétail.
Les acteurs de la filière bétail-viande, après avoir écouté le ministre, ont exprimé leur compréhension et leur volonté de s’installer sur les nouveaux sites proposés par les autorités. Toutefois, certains consommateurs s’inquiètent d’une éventuelle hausse du prix du kilo de viande, craignant que l’éloignement des marchés à bétail augmente les coûts d’approvisionnement.